SPRYCEL 50 mg, comprimé pelliculé, boîte de 60 plaquettes thermoformées de 1
Dernière révision : 16/06/2022
Taux de TVA : 2.1%
Prix de vente : 2 507,09 €
Taux remboursement SS : 100%
Base remboursement SS : 2 507,09 €
Laboratoire exploitant : BRISTOL-MYERS SQUIBB
SPRYCEL est
indiqué chez des patients adultes atteints de :
● Leucémie myéloïde chronique
(LMC) à Chromosome Philadelphie (Ph+) en phase chronique nouvellement
diagnostiquée.
● LMC en phase chronique, accélérée ou blastique
en cas de résistance ou d'intolérance à un traitement antérieur incluant l'imatinib.
● Leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et de LMC
en phase blastique lymphoïde Ph+ en cas de résistance
ou intolérance à un traitement antérieur.
SPRYCEL est
indiqué chez les patients pédiatriques atteints de :
● LMC Ph+ en phase chronique
(LMC Ph+ PC) nouvellement diagnostiquée ou LMC Ph+ PC en cas de résistance ou
d'intolérance à un traitement antérieur incluant l'imatinib.
● LAL Ph+ nouvellement diagnostiquée en association à une chimiothérapie.
Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Liste des excipients.
Interactions médicamenteuses
Dasatinib est un substrat et un inhibiteur du cytochrome P450 (CYP)
3A4. Par conséquent, il existe un risque potentiel d'interaction avec
d'autres médicaments co-administrés, qui sont principalement
métabolisés par le CYP3A4 ou qui modulent son activité (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
L'utilisation concomitante de dasatinib et de médicaments ou substances puissants inhibiteurs du CYP3A4 (exemple : kétoconazole, itraconazole, érythromycine, clarithromycine, ritonavir, télithromycine, jus de pamplemousse) peut augmenter l'exposition au dasatinib. Par conséquent, chez les patients traités par dasatinib, l'administration concomitante d'inhibiteurs puissants du CYP3A4 n'est pas recommandée (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
L'utilisation concomitante de dasatinib et de médicaments inducteurs du CYP3A4 (exemple : dexaméthasone, phénytoïne, carbamazépine, rifampicine, phénobarbital ou préparations à base de plantes contenant de l'Hypericum perforatum connu sous le nom de millepertuis) peut réduire de manière substantielle l'exposition au dasatinib et ainsi potentiellement augmenter le risque d'échec thérapeutique. Par conséquent, chez les patients recevant dasatinib, les médicaments administrés de manière concomitante devront être choisis pour avoir un faible potentiel d'induction du CYP3A4 (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
L'utilisation concomitante de dasatinib et d'un substrat du CYP3A4 pourrait augmenter l'exposition à ce dernier. Par conséquent, la prudence est recommandée lors de la co-administration de dasatinib et d'un substrat du CYP3A4 à faible index thérapeutique, comme notamment astémizole, terfénadine, cisapride, pimozide, quinidine, bépridil ou alcaloïdes de l'ergot de seigle (ergotamine, dihydroergotamine) (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
L'utilisation concomitante de dasatinib et d'un antihistaminique-H2 (exemple : famotidine), d'un inhibiteur de pompe à protons (exemple: oméprazole) ou d'hydroxyde d'aluminium/hydroxyde de magnésium peut réduire l'exposition au dasatinib. Les antihistaminiques H2 et les inhibiteurs de pompe à protons ne sont pas recommandés. Les produits à base d'hydroxyde d'aluminium et/ou d'hydroxyde de magnésium doivent être administrés au moins 2 heures avant ou 2 heures après la prise de dasatinib (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Populations particulières
D'après les résultats d'une étude de pharmacocinétique en dose-unique,
les patients présentant une altération légère, modérée ou sévère de la
fonction hépatique peuvent recevoir le traitement à la posologie
initiale recommandée (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Etant donné les limites de cette étude, dasatinib doit être administré
avec précaution chez les patients atteints d'insuffisance hépatique.
Principaux effets indésirables
Myélosuppression
Le traitement par dasatinib est associé à des anémies, des neutropénies
et des thrombocytopénies. Leur survenue est plus précoce et plus
fréquente dans les phases avancées de LMC ou dans la LAL Ph+, que dans
les phases chroniques de LMC. Chez les patients adultes atteints de LMC
en phase avancée ou de LAL Ph+ traités par dasatinib en monothérapie,
des numérations de la formule sanguine (NFS) doivent être effectuées
une fois par semaine durant les 2 premiers mois, puis une fois par
mois, et en fonction de l'état clinique. Chez les patients adultes et
pédiatriques atteints de LMC en phase chronique, des numérations de la
formule sanguine doivent être effectuées toutes les 2 semaines pendant
12 semaines, puis tous les 3 mois, ou selon la clinique. Chez les
patients pédiatriques atteints de LAL Ph+ traités par dasatinib en
association à une chimiothérapie, des NFS doivent être effectuées avant
de débuter chaque cure de chimiothérapie et en fonction de l'état
clinique. Pendant les cures de chimiothérapie de consolidation, les NFS
doivent être effectuées tous les 2 jours jusqu'au retour à la normale
(voir rubriques Posologie et mode d'administration et Effets indésirables).
Les cas de myélosuppression sont généralement réversibles et le plus
souvent pris en charge par un arrêt temporaire de dasatinib ou par une
réduction de dose.
Accidents hémorragiques
Chez les patients atteints de LMC en phase chronique (n=548), 5
patients (1%) ayant reçu du dasatinib ont présenté une hémorragie de
grade 3 ou 4. Dans des études cliniques menées chez les patients
atteints de LMC en phase avancée, ayant reçu la dose recommandée de
SPRYCEL (n=304), une hémorragie sévère du système nerveux central (SNC)
est survenue chez 1% des patients. Un cas d'évolution fatale était
associé à une thrombocytopénie de grade 4 selon le Common Toxicity
Criteria (CTC). Une hémorragie gastro-intestinale de grade 3 ou 4 est
survenue chez 6% des patients atteints de LMC en phase avancée et a
généralement nécessité l'interruption du traitement et des
transfusions. D'autres hémorragies de grade 3 ou 4 sont survenues chez
2% des patients atteints de LMC en phase avancée. La plupart de ces
effets indésirables hémorragiques liés au traitement chez ces patients
ont été associées à une thrombocytopénie de grade 3 ou 4 (voir rubrique
Effets indésirables). De plus, des essais in vitro et in vivo suggèrent un effet réversible du traitement par SPRYCEL sur l'activation des plaquettes.
Des précautions doivent être prises chez les patients nécessitant un traitement par des médicaments antiagrégants plaquettaires ou par anticoagulants.
Rétention hydrique
Dasatinib est associé à des rétentions hydriques. Dans l'étude de Phase
III menée chez les patients atteints de LMC en phase chronique
nouvellement diagnostiquée, des cas de rétention hydrique de grade 3 ou
4 ont été rapportés chez 13 patients (5%) du groupe traité par
dasatinib et chez 2 patients (1%) du groupe traité par imatinib, après
un minimum de 60 mois de suivi (voir rubrique Effets indésirables).
Chez tous les patients atteints de LMC en phase chronique traités par
SPRYCEL, des rétentions hydriques sévères sont survenues chez 32
patients (6%) recevant SPRYCEL à la dose recommandée (n=548). Dans les
études cliniques menées chez des patients atteints de LMC en phase
avancée ou LAL Ph+ recevant SPRYCEL à la dose recommandée (n=304), des
rétentions hydriques de grade 3 ou 4 ont été rapportées chez 8% des
patients, incluant des épanchements pleuraux et péricardiques de grade
3 ou 4, rapportés respectivement chez 7% et 1% des patients. Chez ces
patients, des œdèmes pulmonaires ainsi que des hypertensions
pulmonaires de grade 3 ou 4 ont chacun été rapportés chez 1% des
patients.
Les patients développant des symptômes évoquant un épanchement pleural, tels qu'une dyspnée ou une toux sèche, doivent être explorés par des radiographies pulmonaires. Les épanchements pleuraux de grade 3 ou 4 peuvent nécessiter des ponctions évacuatrices et la mise sous oxygène. Les effets indésirables de rétentions hydriques ont généralement été pris en charge par des traitements symptomatiques dont des diurétiques et des cures courtes de stéroïdes (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Effets indésirables). Les patients âgés de 65 ans et plus, comparés à des patients plus jeunes, sont plus susceptibles de développer un épanchement pleural, une dyspnée, une toux, un épanchement péricardique et une insuffisance cardiaque congestive, et doivent être étroitement surveillés. Des cas de chylothorax ont également été rapportés chez des patients présentant un épanchement pleural (voir rubrique Effets indésirables).
Hypertension artérielle pulmonaire (HTAP)
Des cas d'HTAP (hypertension artérielle pulmonaire pré-capillaire
confirmée par cathétérisme cardiaque droit) ont été rapportés en
association avec le traitement par dasatinib (voir rubrique Effets indésirables).
Dans ces cas, l'HTAP a été rapportée après initiation du traitement par
dasatinib, y compris après plus d'un an de traitement.
Avant d'initier un traitement par dasatinib, les signes ou symptômes de maladie cardio-pulmonaire sous-jacente doivent être recherchés. Une échographie cardiaque doit être effectuée à l'initiation du traitement chez tout patient qui présente des symptômes de maladie cardiaque et doit être envisagée chez les patients ayant des facteurs de risque de maladie pulmonaire ou cardiaque. Chez les patients qui développent une dyspnée et une fatigue après instauration du traitement, les étiologies fréquentes doivent être recherchées, y compris épanchement pleural, œdème pulmonaire, anémie, ou infiltration pulmonaire. Conformément aux recommandations de prise en charge des effets indésirablesextra-hématologiques (voir rubrique Posologie et mode d'administration), la dose de dasatinib doit être réduite ou le traitement interrompu pendant cette évaluation. Si aucune explication n'est trouvée, ou s'il n'y a aucune amélioration après réduction de dose ou arrêt du traitement, le diagnostic d'HTAP doit être envisagé. L'approche diagnostique doit suivre les recommandations. Si l'HTAP est confirmée, le traitement par dasatinib doit être arrêté définitivement. Le suivi doit être effectué en accord avec les recommandations. Une amélioration des paramètres clinique et hémodynamique a été observée après arrêt du traitement chez les patients traités par dasatinib présentant une HTAP.
Allongement de l'intervalle QT
Les données in vitro suggèrent que SPRYCEL peut potentiellement
entraîner un allongement de la repolarisation ventriculaire cardiaque
(intervalle QT) (voir rubrique Données de sécurité préclinique).
Chez 258 patients traités par dasatinib et 258 patients traités par
imatinib dans l'étude de Phase III menée dans la LMC en phase chronique
nouvellement diagnostiquée après un minimum de 60 mois de suivi, 1
patient (< 1%) dans chaque groupe présentait, comme effet
indésirable, un allongement de l'intervalle QTc. Les médianes de
l'allongement de l'intervalle QTcF par rapport à la valeur initiale
étaient de 3,0 msec chez les patients traités par dasatinib contre 8,2
msec chez les patients traités par imatinib. Un patient (< 1%) dans
chaque groupe a présenté un allongement de l'intervalle QTcF > 500
msec. Chez 865 patients atteints de leucémie traités par dasatinib dans
les essais cliniques de Phase II, les variations moyennes de
l'intervalle QTc par rapport à la valeur initiale (utilisant la méthode
de Fredericia QTcF), étaient de 4 à 6 msec ; la valeur maximale de la
limite supérieure des intervalles de confiance à 95% des variations
moyennes était < 7 msec. (Voir rubrique Effets indésirables).
Parmi les 2 182 patients résistants ou intolérants à un traitement
antérieur par imatinib ayant reçu dasatinib dans les études cliniques,
15 (1%) ont eu une prolongation de l'intervalle QTc rapportée comme un
effet indésirable. Vingt et un de ces patients (1%) ont eu un QTcF >
500 msec.
Dasatinib doit être administré avec précaution chez les patients présentant ou susceptibles de développer un allongement de l'intervalle QTc. Cela inclut les patients présentant une hypokaliémie ou une hypomagnésémie, les patients présentant un syndrome d'allongement congénital du QT, les patients traités par des médicaments antiarythmiques ou d'autres médicaments susceptibles d'entraîner un allongement de l'intervalle QT et les patients ayant reçu des doses cumulatives d'anthracyclines élevées. L'hypokaliémie et l'hypomagnésémie doivent être corrigées avant administration de dasatinib.
Effets indésirables cardiaques
Le dasatinib a été étudié lors d'un essai clinique randomisé chez 519
patients atteints de LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée,
dont certains présentaient une maladie cardiaque antérieure.
Des effets indésirables cardiaques tels qu'insuffisance cardiaque
congestive/dysfonctionnement cardiaque, épanchement péricardique,
arythmie, palpitations, allongement de l'intervalle QT et infarctus du
myocarde (y compris d'issue fatale) ont été rapportés chez les patients
traités par dasatinib. Les effets indésirables cardiaques étaient plus
fréquents chez les patients présentant des facteurs de risque ou des
antécédents de maladie cardiaque. Les patients présentant des facteurs
de risque (par exemple, hypertension, hyperlipidémie, diabète) ou des
antécédents de maladie cardiaque (par exemple, intervention coronaire
percutanée antérieure, maladie documentée des artères coronaires)
doivent être étroitement surveillés pour des signes ou symptômes
cliniques indiquant un dysfonctionnement cardiaque tels que douleurs de
poitrine, essoufflement et diaphorèse.
En cas de survenue de ces signes ou symptômes cliniques, il est conseillé aux médecins d'arrêter l'administration de dasatinib et d'envisager la nécessité d'un traitement alternatif spécifique à la LMC. Après résolution, une évaluation fonctionnelle sera pratiquée avant de reprendre le traitement par dasatinib. Le traitement par dasatinib peut reprendre à la posologie d'origine en cas d'effets indésirables légers ou modérés (≤ grade 2) et à une posologie inférieure en cas d'effets indésirables sévères (≥ grade 3) (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Les patients poursuivant le traitement doivent être soumis à une surveillance périodique.
Les patients présentant des maladies cardiovasculaires incontrôlées ou importantes n'ont pas été inclus dans les études cliniques.
Microangiopathie thrombotique (MAT)
Les inhibiteurs de la tyrosine kinase BCR-ABL ont été associés à une
microangiopathie thrombotique (MAT), incluant des cas individuels
rapportés pour SPRYCEL (voir rubrique Effets indésirables). Si
des résultats biologiques ou cliniques associés à une MAT surviennent
chez un patient traité par SPRYCEL, le traitement par SPRYCEL doit être
interrompu et une évaluation approfondie de la MAT doit être effectuée,
incluant l'activité de l'ADAMTS13 et le dosage des anticorps
anti-ADAMTS13. Si la concentration des anticorps anti-ADAMTS13 est
élevée et associée à une faible activité d'ADAMTS13, le traitement par
SPRYCEL ne doit pas être repris.
Réactivation de l'hépatite B
Des cas de réactivation du virus de l'hépatite B ont été rapportés chez
des patients porteurs chroniques du virus et traités par des
inhibiteurs de la tyrosine kinase BCR-ABL. Certains de ces cas ont
évolué vers une insuffisance hépatique aiguë ou une hépatite fulminante
requérant une transplantation hépatique ou dont l'issue a été fatale.
Tous les patients doivent faire l'objet d'un dépistage d'une infection
par le VHB avant l'initiation d'un traitement par SPRYCEL. Un médecin
spécialisé en hépatologie doit être consulté avant instauration du
traitement chez les patients porteurs de marqueurs sérologiques
positifs (y compris ceux ayant une hépatite B active) et chez les
patients dont la sérologie devient positive au cours du traitement. Les
patients porteurs du VHB doivent être étroitement suivis tout au long
du traitement par SPRYCEL et plusieurs mois après la fin du traitement
(voir rubrique Effets indésirables).
Effets sur la croissance et le développement chez les patients pédiatriques
Dans les essais pédiatriques SPRYCEL menés chez des patients
pédiatriques atteints de LMC Ph+ PC résistants/intolérants à l'imatinib
et des patients pédiatriques atteints de LMC Ph+ PC naïfs de traitement
après au moins 2 ans de traitement, des événements indésirables liés au
traitement associés à la croissance osseuse et au développement ont été
rapportés chez 6 patients (4,6%), dont l'un pour qui l'intensité de
l'événement était sévère (retard de croissance de grade 3). Ces 6 cas
comprenaient des cas de fusion retardée des épiphyses, d'ostéopénie, de
retard de croissance et de gynécomastie (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Ces résultats sont difficiles à interpréter dans le contexte de
maladies chroniques, telles que la LMC, et nécessitent un suivi à long
terme.
Dans les essais pédiatriques SPRYCEL en association avec une chimiothérapie chez des patients pédiatriques atteints de LAL Ph+ nouvellement diagnostiquée après au maximum 2 ans de traitement, des événements indésirables liés au traitement associés à la croissance osseuse et au développement ont été rapportés chez 1 patient (0,6%). Ce cas était une ostéopénie de grade 1.
Un retard de croissance a été observé chez des patients pédiatriques traités par SPRYCEL dans les essais cliniques (voir rubrique Effets indésirables). Après une durée maximale de 2 ans de traitement, une tendance à la baisse de la taille attendue a été observée, au même degré que celle observée avec l'utilisation de la chimiothérapie seule, sans impact sur le poids et l'IMC attendus et sans association à des anomalies hormonales ou d'autres paramètres de laboratoire. Une surveillance de la croissance osseuse et du développement chez les patients pédiatriques est recommandée.
Excipients
Lactose
Ce médicament contient du lactose monohydraté. Les patients présentant
un problème héréditaire rare d'intolérance au galactose, un déficit
total en lactase ou une malabsorption du glucose ou du galactose, ne
doivent pas prendre ce médicament.
Résumé du
profil de tolérance
Les données décrites ci-dessous correspondent à une exposition au SPRYCEL, en
monothérapie, à toutes les doses évaluées dans les études cliniques (N = 2
900), incluant 324 patients adultes atteints d'une LMC en phase chronique
nouvellement diagnostiquée, 2 388 patients adultes atteints de LMC ou de LAL
Ph+ en phase chronique ou avancée résistants ou intolérants à l'imatinib,
et 188 patients pédiatriques.
Chez 2 712 patients adultes atteints de LMC en phase chronique, de LCM ou de LAL Ph+ en phase avancée, la durée médiane de traitement était de 19,2 mois (intervalle de 0 à 93,2 mois). Dans un essai randomisé mené chez des patients atteints de LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée, la durée médiane du traitement était d'environ 60 mois. Chez les 1 618 patients adultes atteints de LMC en phase chronique, la durée médiane du traitement était de 29 mois (intervalle de 0 à 92,9 mois). Chez les 1 094 patients adultes atteints de LMC ou de LAL Ph+ en phase avancée, la durée médiane du traitement était de 6,2 mois (intervalle de 0 à 93,2 mois). Parmi les 188 patients inclus dans les études pédiatriques, la durée médiane du traitement était de 26,3 mois (intervalle de 0 à 99,6 mois). Dans le sous-groupe de 130 patients pédiatriques atteints de LMC en phase chronique traités par SPRYCEL, la durée médiane du traitement était de 42,3 mois (intervalle de 0,1 à 99,6 mois).
La majorité des patients traités par SPRYCEL a présenté des effets indésirables à un moment donné. Dans la population générale de 2 712 sujets adultes traités par SPRYCEL, 520 (19 %) ont présenté des effets indésirables entraînant l'arrêt du traitement.
Le profil général de tolérance de SPRYCEL dans la population pédiatrique atteinte de LMC Ph+ PC était similaire à celui de la population adulte, indépendamment de la formulation, à l'exception de l'absence de cas rapporté d'épanchement péricardique, d'épanchement pleural, d'œdème pulmonaire ou hypertension pulmonaire dans la population pédiatrique. Parmi les 130 sujets pédiatriques atteints de LMC PC traités par SPRYCEL, 2 (1,5 %) ont présenté des effets indésirables entraînant l'arrêt du traitement.
Liste
tabulée des effets indésirables
Les effets indésirables suivants, en dehors des anomalies biologiques, ont été
observés chez les patients traités par SPRYCEL, en monothérapie dans les études
cliniques et lors du suivi post-commercialisation (Tableau 5). Ces effets sont
présentés par système classe-organe et par ordre de fréquence. Les fréquences
sont définies comme suit: très fréquent (≥ 1/10); fréquent (≥ 1/100
à < 1/10); peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100); rare (≥ 1/10
000 à < 1/1 000): fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base
des données post-commercialisation disponibles).
Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés
suivant un ordre décroissant de gravité.
Infections et infestations | |
Très fréquent | infection (dont infection bactérienne, virale, fongique, non-spécifiée) |
Fréquent | pneumonie (dont infection bactérienne, virale et fongique), infection/inflammation des voies respiratoires hautes, infection virale herpétique (y compris cytomégalovirus - CMV), entérocolite, septicémie (y compris des cas peu fréquents d'issue fatale) |
Fréquence indéterminée | réactivation de l'hépatite B |
Affections hématologiques et du système lymphatique | |
Très fréquent | myélosuppression (y compris anémie, neutropénie, thrombocytopénie) |
Fréquent | neutropénie fébrile |
Peu fréquent | adénopathie, lymphocytopénie |
Rare | érythroblastopénie |
Affections du système immunitaire | |
Peu fréquent | hypersensibilité (dont érythème noueux) |
Rare | choc anaphylactique |
Affections endocriniennes | |
Peu fréquent | hypothyroïdie |
Rare | hyperthyroïdie, thyroïdite |
Troubles du métabolisme et de la nutrition | |
Fréquent | troubles de l'appétita, hyperuricémie |
Peu fréquent | syndrome de lyse tumorale, déshydratation, hypoalbuminémie, hypercholestérolémie |
Rare | diabète |
Affections psychiatriques | |
Fréquent | dépression, insomnie |
Peu fréquent | anxiété, état confusionnel, affection de l'humeur, diminution de la libido |
Affections du système nerveux | |
Très fréquent | maux de tête |
Fréquent | neuropathie (dont neuropathie périphérique), étourdissement, dysgueusie, somnolence |
Peu fréquent | hémorragie du système nerveux central*b, syncope, tremblements, amnésie, trouble de l'équilibre |
Rare | accident vasculaire cérébral, accident ischémique transitoire, convulsion, névrite optique, paralysie faciale, démence, ataxie |
Affections oculaires | |
Fréquent | trouble visuel (dont perturbation de la vue, vision trouble et réduction de l'acuité visuelle), sécheresse oculaire |
Peu fréquent | Atteinte visuelle, conjonctivite, photophobie, larmoiement |
Affections de l'oreille et du labyrinthe | |
Fréquent | acouphènes |
Peu fréquent | perte d'audition, vertige |
Affections cardiaques | |
Fréquent | insuffisance cardiaque congestive/dysfonctionnement cardiaque*c, épanchement péricardique*, arythmie (dont tachycardie), palpitations |
Peu fréquent | infarctus du myocarde (y compris d'issue fatale)*, allongement de l'intervalle QT* à l'électrocardiogramme, péricardite, arythmie ventriculaire (dont tachycardie ventriculaire), angine de poitrine, cardiomégalie, onde T anormale à l'électrocardiogramme, augmentation de la troponine |
Rare | cœur pulmonaire, myocardite, syndrome coronaire aigu, arrêt cardiaque, allongement de l'intervalle PR à l'électrocardiogramme, coronaropathie, pleuropéricardite |
Fréquence indéterminée | fibrillation auriculaire/flutter atrial |
Affections vasculaires | |
Très fréquent | hémorragie*d |
Fréquent | hypertension, flush |
Peu fréquent | hypotension, thrombophlébite, thrombose |
Rare | thrombose veineuse profonde, embolie, livedo réticulaire |
Fréquence indéterminée | microangiopathie thrombotique |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | |
Très fréquent | épanchement pleural*, dyspnée |
Fréquent | œdème pulmonaire*, hypertension pulmonaire*, infiltration pulmonaire, pneumonie, toux |
Peu fréquent: | hypertension artérielle pulmonaire, bronchospasme, asthme, chylothorax* |
Rare | embolie pulmonaire, syndrome de détresse respiratoire aigu |
Fréquence indéterminée | maladie pulmonaire interstitielle |
Affections gastro-intestinales | |
Très fréquent | diarrhée, vomissement, nausée, douleurs abdominales |
Fréquent | saignement gastro-intestinal*, colite (dont colite neutropénique), gastrite, inflammation des muqueuses (dont mucite/stomatites), dyspepsie, distension abdominale, constipation, troubles des tissus mous de la bouche |
Peu fréquent | pancréatite (y compris pancréatite aiguë), ulcère gastro-intestinal haut, œsophagite, ascites*, fissure anale, dysphagie, reflux gastro-œsophagien |
Rare | gastro-entéropathie exsudative, iléus, fistule anale |
Fréquence indéterminée | hémorragie gastro-intestinale fatale* |
Affections hépatobiliaires | |
Peu fréquent | hépatite, cholécystite, cholestase |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | |
Très fréquent | rash cutanée |
Fréquent | alopécie, dermatite (dont eczéma), prurit, acné, sécheresse cutanée, urticaire, hyperhydrose |
Peu fréquent | dermatose neutrophilique, photosensibilité, trouble pigmentaire, panniculite, ulcère cutané, affections bulleuses, trouble unguéal, syndrome d'érythrodysesthésie palmo-plantaire, troubles capillaires |
Rare | vascularite leucocytoclasique, fibrose de la peau |
Fréquence indéterminée | syndrome de Stevens-Johnsonf |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | |
Très fréquent | douleur musculo-squelettiqueg |
Fréquent | arthralgie, myalgie, faiblesse musculaire, raideur musculo-squelettique, spasme musculaire |
Peu fréquent | rhabdomyolyse, ostéonécrose, inflammation musculaire, tendinite, arthrite |
Rare | fusion des épiphyses retardéeh, retard de croissanceh |
Affections du rein et des voies urinaires | |
Peu fréquent | atteinte rénale (y compris insuffisance rénale), pollakiurie, protéinurie |
Fréquence indéterminée | syndrome néphrotique |
Affections gravidiques, puerpérales et périnatales | |
Rare | avortement |
Affections des organes de reproduction et du sein | |
Peu fréquent | gynécomastie, troubles menstruels |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | |
Très fréquent | œdème périphériquei, fatigue, pyrexie, œdème du visagej |
Fréquent | asthénie, douleur, douleur dans la poitrine, œdème généralisé*k, frissons |
Peu fréquent | malaise, autre œdème superficiell |
Rare | troubles de la démarche |
Investigations | |
Fréquent | perte de poids, prise de poids |
Peu fréquent | augmentation de la phospho-créatine kinase sanguine, augmentation des gamma-glutamyltransférases |
Lésions, intoxications et complications liées aux procédures | |
Fréquent | contusion |
b Inclut hémorragie du système nerveux central, hématome cérébral, hémorragie cérébrale, hématome extra-dural, hémorragie intracrânienne, accident vasculaire cérébral hémorragique, hémorragie subarachnoïdienne, hématome sous- dural et hémorragie sous-durale.
c Inclut augmentation du peptide natriurétique cérébral, dysfonctionnement ventriculaire, dysfonctionnement ventriculaire gauche, dysfonctionnement ventriculaire droit, insuffisance cardiaque, insuffisance cardiaque aiguë, insuffisance cardiaque chronique, insuffisance cardiaque congestive, cardiomyopathie, cardiomyopathie congestive, dysfonctionnement diastolique, diminution de la fraction d'éjection et insuffisance ventriculaire, insuffisance ventriculaire gauche, insuffisance ventriculaire droite et hypokinésie ventriculaire.
d Exclut les hémorragies gastro-intestinales et les hémorragies du système nerveux central; ces effets indésirables sont reportés dans le système classe-organe des affections gastro-intestinales et des affections du système nerveux respectivement.
e Inclut éruption cutanée liée au médicament, érythème, érythème polymorphe, érythrose, rash exfoliant, érythème généralisé, rash génital, rash cutané à la chaleur, milium, miliaire, psoriaisis pustuleux, rash, rash érythémateux, rash folliculaire, rash généralisé, rash maculaire, rash maculo-papuleux, rash papuleux, rash prurigineux, rash pustuleux, rash vésiculaire, exfoliation cutanée, irritation cutanée, éruption cutanée toxique, urticaire vésiculeux et rash vasculitique.
f Depuis la commercialisation, des cas de syndrome de Stevens-Johnson ont été rapportés. Il n'a pas pu être déterminé si ces effets indésirables cutanéo-muqueux étaient directement liés à SPRYCEL ou aux médicaments concomitants.
g Douleur musculo-squelettique rapportée pendant ou après l'arrêt du traitement.
h Fréquence rapportée comme étant fréquente dans les études pédiatriques.
i Œdème gravitationnel, œdème localisé, œdème périphérique.
j Œdème conjonctival, œdème des yeux, gonflement des yeux, œdème des paupières, œdème du visage, des lèvres, œdème maculaire, œdème buccal, œdème orbital, œdème périorbital, gonflement du visage.
k Surcharge liquidienne, rétention hydrique, œdème gastro-intestinal, œdème généralisé, gonflement périphérique, œdème, œdème dû à une maladie cardiaque, épanchement périnéphrique, œdème après une procédure, œdème viscéral.
l Gonflement des organes génitaux, œdème du site d'incision, œdème génital, œdème du pénis, gonflement du pénis, œdème du scrotum, gonflement de la peau, gonflement des testicules, gonflement vulvo-vaginal.
* Pour plus de précisions, voir section " Description d'effets indésirables sélectionnés"
Description
d'effets indésirables sélectionnés
Myélosuppression
Le traitement
par SPRYCEL est associé à des anémies, des neutropénies et des thrombocytopénies.
Leur survenue est plus précoce et plus fréquente chez les patients en phase
avancée de LMC ou avec une LAL Ph+ qu'en phase chronique de LMC (voir rubrique Mises
en garde spéciales et précautions d'emploi).
Hémorragie
Des effets
indésirables hémorragiques liés au médicament, allant des pétéchies et
épistaxis aux hémorragies gastro-intestinales de grade 3 ou 4 et hémorragies du
système nerveux central (SNC) de grade 3 ou 4 ont été rapportés chez les
patients traités par SPRYCEL (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions
d'emploi).
Rétention
hydrique
Divers effets
indésirables, tels qu'épanchement pleural, ascite, œdème pulmonaire et
épanchement péricardique avec ou sans œdème superficiel peuvent être décrits
sous le terme général de "rétention hydrique". Dans l'étude chez les
patients LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée, après un minimum de
60 mois de suivi, les effets indésirables de rétention hydrique liés au
traitement par dasatinib
incluaient: épanchement pleural (28%), œdème superficiel (14%), hypertension
pulmonaire (5%), œdème généralisé (4%), et épanchement péricardique (4%). Une
insuffisance cardiaque congestive/un dysfonctionnement cardiaque et un œdème
pulmonaire ont été rapportés chez < 2% des patients.
Le taux cumulé
d'épanchement pleural (tous grades) lié au traitement par dasatinib au cours du
temps a été de 10% à 12 mois, 14% à 24 mois, 19% à 36 mois, 24% à 48 mois et
28% à 60 mois. Un total de 46 patients traités par dasatinib ont présenté des
épanchements pleuraux récurrents. Dix-sept patients ont présenté 2 effets
indésirables distincts, 6 ont présenté 3 effets indésirables, 18 ont présenté
de 4 à 8 effets indésirables, et 5 patients ont présenté > 8 épisodes
d'épanchements pleuraux.
Le délai
médian de survenue du premier épanchement pleural de grade 1 ou 2 lié au
traitement par dasatinib
a été de 114 semaines (de 4 à 299 semaines). Moins de 10% des patients avec un
épanchement pleural ont présenté des épanchements pleuraux sévères (grade 3 ou
4) liés au traitement par dasatinib.
Le délai médian d'apparition du premier épanchement pleural de grade ≥ 3
lié au traitement par dasatinib
a été de 175 semaines (de 114 à 274 semaines). La durée médiane des
épanchements pleuraux (tous grades) liés au traitement par dasatinib a été de 283
jours (~40 semaines).
Les
épanchements pleuraux ont été généralement réversibles et pris en charge par
une interruption du traitement par SPRYCEL, l'utilisation de diurétiques ou
d'autres soins médicaux appropriés (voir rubriques Posologie et mode
d'administration et Mises en garde spéciales et précautions d'emploi). Parmi
les patients traités par dasatinib
présentant des épanchements pleuraux liés au traitement (n = 73), 45 (62%) ont
interrompu le traitement, et 30 (41%) ont eu des réductions de doses. En outre,
34 (47%) ont reçu des diurétiques, 23 (32%) ont reçu des corticoïdes et 20
(27%) ont reçu à la fois des corticoïdes et des diurétiques. Neuf patients
(12%) ont subi une thoracocentèse thérapeutique.
Six pour cent
des patients traités par dasatinib
ont arrêté le traitement en raison d'un épanchement pleural lié au médicament.
Les
épanchements pleuraux n'ont pas affecté la capacité des patients à obtenir une
réponse. Parmi les patients traités par dasatinib présentant un
épanchement pleural, 96% ont obtenu une RCyCc, 82% ont obtenu une
RMM et 50% ont obtenu une RM4.5 malgré des interruptions ou des ajustements de
dose. Voir la rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi pour des
informations complémentaires concernant les patients atteints de LMC en phase
chronique et de LMC en phase avancée ou de LAL Ph+.
Des cas de chylothorax ont été rapportés chez des patients présentant un épanchement pleural.
Certains cas de chylothorax se sont résolus après l'arrêt, l'interruption ou la réduction de la dose de
dasatinib, mais la plupart des cas ont également nécessité une prise en charge supplémentaire.
Hypertension
artérielle pulmonaire (HTAP)
Des cas d'HTAP
(hypertension artérielle pulmonaire pré-capillaire confirmée par cathétérisme
cardiaque droit) ont été rapportés en association avec le traitement par dasatinib.
Dans ces cas, l'HTAP a été rapportée après initiation du traitement par dasatinib,
y compris après plus d'un an de traitement. Les patients ayant présenté une
HTAP pendant le traitement par dasatinib prenaient souvent des médicaments
concomitants ou présentaient des co-morbidités en plus de la pathologie
cancéreuse sous-jacente. Une amélioration des paramètres clinique et
hémodynamique a été observée après arrêt du traitement chez les patients
traités par dasatinib
présentant une HTAP.
Allongement
de l'intervalle QT
Dans l'étude
de phase III chez des patients atteints de LMC en phase chronique nouvellement
diagnostiquée, un patient (< 1%) parmi les patients traités par SPRYCEL a
présenté un allongement de l'intervalle QTcF > 500 msec, après
un minimum de 12 mois de suivi (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions
d'emploi). Aucun autre patient n'a présenté un QTcF > 500 msec après
un minimum de 60 mois de suivi.
Dans cinq
études de Phase II chez des patients résistants ou intolérants à un traitement
antérieur par imatinib,
des ECG répétés à valeur initiale et pendant le traitement ont été obtenus à
des moments pré-établis
et lus de façon centralisée pour 865 patients recevant SPRYCEL à 70 mg deux
fois par jour. L'intervalle QT a été corrigé pour le rythme cardiaque selon la
méthode de Friderica.
A tous les points suivant l'administration au jour 8, les modifications
moyennes de l'intervalle QTcF
par rapport aux valeurs initiales étaient de 4 à 6 msec, les limites
supérieures des intervalles de confiance à 95% étant < 7 msec. Parmi les 2
182 patients résistants ou intolérants à un traitement antérieur par imatinib
traités par SPRYCEL lors des études cliniques, un allongement de l'intervalle QTc a
été rapporté en tant qu'effet indésirable chez 15 d'entre eux (1%). Vingt et un
patients (1%) ont présenté un allongement de l'intervalle QTcF > 500 msec (voir
rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Effets
indésirables cardiaques
Les patients
présentant des facteurs de risque ou des antécédents de maladie cardiaque
doivent être étroitement surveillés quant aux signes ou symptômes indiquant un
dysfonctionnement cardiaque et doivent être évalués et traités d'une manière
appropriée (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Réactivation
de l'hépatite B
Des cas de
réactivation du virus de l'hépatite B ont été rapportés chez des patients
traités par des inhibiteurs de la tyrosine kinase BCR-ABL. Certains de ces cas
ont évolué vers une insuffisance hépatique aiguë ou une hépatite fulminante
requérant une transplantation hépatique ou dont l'issue a été fatale (voir
rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Dans l'étude de Phase III d'optimisation de dose chez les patients en phase chronique de LMC résistants ou intolérants à un traitement antérieur par imatinib (durée médiane de traitement: 30 mois), la fréquence de l'épanchement pleural et de l'insuffisance cardiaque congestive/dysfonctionnement cardiaque était plus basse chez les patients traités par SPRYCEL 100 mg une fois par jour que chez ceux traités par SPRYCEL 70 mg deux fois par jour. La myélosuppression a aussi été rapportée moins fréquemment dans le groupe de traitement de 100 mg une fois par jour (voir Anomalies des paramètres biologiques ci-dessous). La durée médiane de traitement dans le groupe 100 mg une fois par jour a été de 37 mois (de 1-91 mois). Les taux cumulés des effets indésirables sélectionnés rapportés avec la dose initiale recommandée de 100 mg une fois par jour sont indiqués dans le Tableau 6a.
Tableau 6a : Effets indésirables sélectionnés rapportés dans l'étude de phase 3 d'optimisation de dose (patients atteints de LMC en phase chronique intolérants ou résistants à l'imatinib)aSuivi minimum de 2 ans | Suivi minimum de 5 ans | Suivi minimum de 7 ans | ||||
Tous grades | Grades 3/4 | Tous grades | Grades 3/4 | Tous grades | Grades 3/4 | |
Terme préférentiel | Pourcentage (%) de patients | |||||
Diarrhée | 27 | 2 | 28 | 2 | 28 | 2 |
Rétention hydrique | 34 | 4 | 42 | 6 | 48 | 7 |
Œdème superficiel | 18 | 0 | 21 | 0 | 22 | 0 |
Epanchement pleural | 18 | 2 | 24 | 4 | 28 | 5 |
Œdème généralisé | 3 | 0 | 4 | 0 | 4 | 0 |
Epanchement péricardique | 2 | 1 | 2 | 1 | 3 | 1 |
Hypertension pulmonaire | 0 | 0 | 0 | 0 | 2 | 1 |
Hémorragie | 11 | 1 | 11 | 1 | 12 | 1 |
Saignement gastro- intestinal | 2 | 1 | 2 | 1 | 2 | 1 |
Dans l'étude de Phase III d'optimisation de dose chez les patients en phase avancée de LMC et les patients atteints de LAL Ph+, la durée médiane de traitement a été de 14 mois pour les phases accélérées de LMC, 3 mois pour les phases blastiques myéloïdes de LMC, 4 mois pour les phases blastiques lymphoïdes et 3 mois pour les LAL Ph+. Les effets indésirables sélectionnés, qui ont été rapportés avec la dose initiale recommandée de 140 mg une fois par jour sont présentés dans le Tableau 6b. Une dose de 70 mg deux fois par jour a également été étudiée. La dose de 140 mg une fois par jour a montré un profil d'efficacité comparable à celui de la dose de 70 mg deux fois par jour, mais un profil de tolérance plus favorable.
Tableau 6b : Effets indésirables sélectionnés rapportés dans l'étude de Phase III d'optimisation de dose : Phase avancée de LMC et LAL Ph+a140 mg une fois par jour n = 304 | ||
Tous grades | Grades 3/4 | |
Terme préférentiel | Pourcentage (%) de Patients | |
Diarrhée | 28 | 3 |
Rétention hydrique | 33 | 7 |
Œdème superficiel | 15 | < 1 |
Epanchement pleural | 20 | 6 |
Œdème généralisé | 2 | 0 |
Insuffisance cardiaque congestive / dysfonctionnement cardiaqueb | 1 | 0 |
Epanchement péricardique | 2 | 1 |
Œdème pulmonaire | 1 | 1 |
Hémorragie | 23 | 8 |
Saignement gastro-intestinal | 8 | 6 |
b Inclut dysfonctionnement ventriculaire, insuffisance cardiaque, insuffisance cardiaque congestive, cardiomyopathie, cardiomyopathie congestive, dysfonctionnement diastolique, diminution de la fraction d'éjection ventriculaire, et insuffisance ventriculaire.
De plus, SPRYCEL a été administré en association avec une chimiothérapie dans deux études menées auprès d'un total de 161 patients pédiatriques atteints de LAL Ph+. Dans l'étude pivot, 106 patients pédiatriques ont reçu SPRYCEL en association à une chimiothérapie selon un schéma posologique continu. Dans l'étude support, sur 55 patients pédiatriques, 35 patients ont reçu SPRYCEL en association à une chimiothérapie selon un schéma posologique discontinu (deux semaines de traitement suivies d'une à deux semaines sans traitement) et 20 patients ont reçu SPRYCEL en association à une chimiothérapie selon un schéma posologique continu. Parmi les 126 patients pédiatriques atteints de LAL Ph+ traités par SPRYCEL selon un schéma posologique continu, la durée médiane du traitement a été de 23,6 mois (intervalle : 1,4 à 33 mois).
Parmi les 126 patients pédiatriques atteints de LAL Ph+ recevant le traitement selon le schéma posologique continu, 2 patients (1,6%) ont présenté des effets indésirables entraînant l'arrêt du traitement. Les effets indésirables rapportés à une fréquence ≥10% dans ces deux études pédiatriques chez des patients recevant le traitement selon un schéma posologique continu sont présentés dans le Tableau 7. Il est à noter qu'un épanchement pleural a été rapporté chez 7 patients (5,6%) de ce groupe, qui n'est donc pas mentionné dans le tableau.
Tableau 7 : Effets indésirables rapportés chez ≥ 10% des patients pédiatriques atteints de LAL Ph+ traités par SPRYCEL selon un schéma posologique continu en association à une chimiothérapie (N=126)aPourcentage (%) de Patients | ||
Effets indésirables | Tous grades | Grades 3/4 |
Neutropénie fébrile | 27,0 | 26,2 |
Nausée | 20,6 | 5,6 |
Vomissement | 20,6 | 4,8 |
Douleur abdominale | 14,3 | 3,2 |
Diarrhée | 12,7 | 4,8 |
Pyrexie | 12,7 | 5,6 |
Maux de tête | 11,1 | 4,8 |
Diminution de l'appétit | 10,3 | 4,8 |
Fatigue | 10,3 | 0 |
Anomalies
des paramètres biologiques
Hématologie
Dans l'étude
de Phase III de LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée, après un
minimum de 12 mois de suivi, les anomalies biologiques suivantes de grade 3 et
4 ont été rapportées chez des patients prenant SPRYCEL : neutropénie (21%), thrombocytopénie
(19%) et anémie (10%). Après un minimum de 60 mois de suivi, les taux
cumulatifs de neutropénie, thrombocytopénie
et anémie ont été de 29%, 22% et 13%, respectivement.
Chez les patients traités par SPRYCEL, atteints de la LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée et qui ont présenté une myélosuppression de grade 3 ou 4, la résolution est généralement survenue suite à de brèves interruptions d'administration et/ou des réductions de dose; le traitement a été arrêté définitivement chez 1,6% des patients après un minimum de 12 mois de suivi. Après un minimum de 60 mois de suivi, le taux cumulatif d'arrêt définitif de traitement dû à des myélosuppressions de grade 3 ou 4 a été de 2,3%.
Chez les patients atteints de LMC résistants ou intolérants à un traitement antérieur par imatinib, des cytopénies (thrombocytopénie, neutropénie et anémie) ont été rapportés constamment. Cependant, la survenue des cytopénies s'est montrée clairement dépendante de la phase de la maladie. La fréquence des anomalies hématologiques de grade 3 ou 4 est présentée dans le Tableau 8.
Tableau 8 : Anomalies biologiques hématologiques de grade CTC 3/4 dans les études cliniques chez les patients résistants ou intolérants à un traitement antérieur par imatiniba
Phase chronique (n = 165)b |
Phase accélérée (n = 157)c |
Phase
blastique myéloïde (n = 74)c |
Phase
blastique lymphoïde et LAL Ph+ (n = 168)c |
|
Pourcentage
de patients (%)
|
||||
Paramètres hématologiques | ||||
Neutropénie | 36 | 58 | 77 | 76 |
Thrombocytopénie | 23 | 63 | 78 | 74 |
Anémie | 13 | 47 | 74 | 44 |
b Résultats de l'étude CA180-034 avec la dose initiale recommandée de 100 mg une fois par jour.
c Résultats de l'étude CA180-035 avec la dose initiale recommandée de 140 mg une fois par jour.
Grades CTC : neutropénie (Grade 3 ≥ 0,5-< 1,0 × 109 /L, Grade 4 < 0,5 × 109/l) ; thrombocytopénie (Grade 3 ≥ 25-< 50 ×109/L, Grade 4 < 25 × 109/L); anémie (hémoglobine Grade 3 ≥ 65 - < 80 g/L, Grade 4 < 65 g/L).
Le taux cumulatif
des cytopénies de grade 3 ou 4 parmi les patients traités à 100 mg une fois par
jour était similaire à 2 et 5 ans, dont neutropénie (35% vs. 36%), thrombocytopénie
(23% vs. 24%) et anémie (13% vs. 13%).
Chez les
patients ayant présenté des myélosuppressions
de grade 3 ou 4, le retour à la normale est généralement survenu après de
brèves interruptions et/ou réductions de dose et après arrêt définitif du
traitement dans 5% des cas. La plupart des patients ont poursuivi le traitement
sans récidive d'autres signes de myélosuppression.
Biochimie
Dans l'étude
de Phase III de LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée, après un
minimum de 12 mois de suivi, des cas d'hypophosphatémie de grade 3 ou 4 ont été
rapportées chez 4% des patients traités par SPRYCEL, et des augmentations des
transaminases, de créatinine et de bilirubine de grades 3 ou 4 ont été
rapportées chez ≤ 1% des patients. Après un minimum de 60 mois de suivi,
le taux cumulatif d'hypophosphatémie de grade 3 ou 4 a été de 7%, d'augmentation
de créatinine et de bilirubine de grades 3 ou 4 a été de 1%, d'augmentation des
transaminases est resté à 1%. Les anomalies portant sur ces paramètres
biochimiques ne sont pas à l'origine d'arrêts de traitement par SPRYCEL.
Suivi à 2
ans
Des augmentations
des transaminases ou de la bilirubine à un grade 3 ou 4 ont été rapportées chez
1% des patients atteints de LMC (résistants ou intolérants à l'imatinib)
en phase chronique, mais cette fréquence a été supérieure chez les patients
atteints de LMC en phase avancées et dans les LAL Ph+ atteignant 1% à 7% des
patients. Cet événement a été habituellement traité par réduction de dose ou
par interruption de traitement. Dans l'étude de Phase III d'optimisation de
dose dans le traitement de la LMC en phase chronique, des élévations de
transaminases ou de bilirubine de grades 3 ou 4 ont été rapportées chez ≤
1% des patients avec une incidence faible, similaire dans les quatre groupes de
traitement. Dans l'étude de Phase III d'optimisation de dose dans le traitement
de la LMC en phase avancée et de la LAL Ph+, des élévations de transaminases ou
de bilirubine de grades 3 ou 4 ont été rapportées chez 1 à 5% des patients dans
tous les groupes de traitement.
Environ 5% des patients traités par SPRYCEL qui avaient une calcémie normale ont présenté une hypocalcémie transitoire de grade 3 ou 4 durant l'étude. En général, la survenue d'une hypocalcémie n'était pas associée à des symptômes cliniques. Les patients ayant développé une hypocalcémie de grade 3 ou 4 ont vu leur taux revenir à la normale après supplémentation orale en calcium. Des hypocalcémies, hypokaliémies et hypophosphatémies de grades 3 et 4 ont été rapportées dans toutes les phases de LMC mais ont été rapportées à une fréquence plus élevée chez les patients en phase blastique myéloïde ou blastique lymphoïde de LMC et LAL Ph+. Des élévations de la créatinine de grade 3 ou 4 ont été rapportées chez moins de 1% des patients en phase chronique de LMC et cette fréquence était augmentée de 1 à 4% chez les patients en phase avancée de LMC.
Population
pédiatrique
Le profil de
tolérance de SPRYCEL administré en monothérapie chez les patients pédiatriques
atteints de LMC Ph+ PC était similaire au profil de tolérance chez les adultes.
Le profil de tolérance de SPRYCEL administré en association à une
chimiothérapie chez les patients pédiatriques atteints de LAL Ph+ était
cohérent avec le profil de tolérance connu de SPRYCEL chez l'adulte et avec les
effets attendus de la chimiothérapie, à l'exception d'un taux d'épanchement
pleural inférieur chez les patients pédiatriques par rapport aux adultes.
Dans les études pédiatriques portant sur la LMC, les taux d'anomalies biologiques étaient cohérents avec les valeurs biologiques attendues chez l'adulte.
Dans les études pédiatriques portant sur la LAL, les taux d'anomalies biologiques étaient cohérents avec le profil connu de paramètres biologiques chez l'adulte, dans le contexte d'un patient atteint d'une leucémie aiguë recevant une chimiothérapie.
Autre
population spéciale
Bien que le
profil de tolérance de SPRYCEL dans la population âgée soit similaire à celui
dans la population plus jeune, les patients âgés de 65 ans et plus sont plus
sujets aux effets indésirables fréquemment rapportés tels que fatigue,
épanchement pleural, dyspnée, toux, hémorragie gastro- intestinale basse et
perturbation de l'appétit ; ils sont plus susceptibles de développer des effets
indésirables moins fréquemment rapportés tels que distension abdominale,
sensations vertigineuses, épanchement péricardique, insuffisance cardiaque
congestive, perte de poids, et ils doivent être étroitement surveillés (voir
rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Déclaration
des effets indésirables suspectés
La déclaration
des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est
importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du
médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable
suspecté via le système national de déclaration - voir Agence nationale de
sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres
Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet : www.ansm.sante.fr.
SURVEILLANCE du traitement :
- NFS.
- Symptomatologie respiratoire (dyspnée, toux sèche) : radiographie pulmonaire.
- Hypokaliémie, hypomagnésémie : à corriger avant administration.
- Survenue d’une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).- Tous les
patients doivent faire l’objet d’un dépistage d’une infection par le
VHB avant l’initiation d’un traitement par un ITK BCR-ABL.
- Un médecin spécialisé en hépatologie doit être consulté avant
instauration du traitement chez les patients présentant une sérologie
positive pour l’hépatite B (y compris ceux ayant une hépatite B active)
et chez ceux dont la sérologie est devenue positive au cours du
traitement.
- Les patients porteurs du VHB et traités par un ITK BCR-ABL doivent
être étroitement surveillés tout au long du traitement et plusieurs
mois après son arrêt.
- La croissance osseuse et le développement chez les patients pédiatriques
INFORMER les patients de sexe masculin d'âge approprié sur l'éventualité de la préservation de sperme.
CONSULTER IMMEDIATEMENT LE MEDECIN en cas de :
- douleurs thoraciques, difficultés à respirer, toux ou évanouissement,
- saignement inattendu ou bleus sans blessure,
- présence de sang dans les vomissements, les selles ou les urines, ou de selles noires,
- signes d'infection tels que fièvre, ou frissons importants,
- fièvre, douleurs à la bouche ou à la gorge, des cloques ou un décollement de la peau et/ou des muqueuses.
- ecchymoses (bleus sur la peau), saignements, fièvre, fatigue et confusion.
PRUDENCE en cas de conduite de véhicules ou d'utilisation de machines (étourdissements, vision trouble).
EVITER la prise de millepertuis (Hypericum perforatum) pendant le traitement.
NE PAS PRENDRE ce médicament avec du pamplemousse ou du jus de pamplemousse.
Les
hommes sexuellement actifs et les femmes en âge de procréer doivent
UTILISER UNE METHODE DE CONTRACEPTION efficace pendant le traitement.
Femmes en
âge de procréer/contraception chez les hommes et les femmes
Les hommes
sexuellement actifs et les femmes en âge de procréer doivent utiliser une
méthode de contraception efficace pendant le traitement.
Grossesse
Sur la base de
l'experience d'utilisation chez l'homme, le dasatinib est suspecté de provoquer des malformations
congénitales incluant des malformations du tube neural, et des effets
pharmacologiques nocifs sur le fœtus, lorsqu'il est administré pendant la grossesse.
Des études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la
reproduction (voir rubrique Données de sécurité préclinique).
SPRYCEL
ne doit pas être utilisé au cours de la grossesse sauf si l'état clinique de la
patiente nécessite un traitement par dasatinib. Si
SPRYCEL est utilisé pendant la grossesse, la patiente doit être informée du
risque potentiel pour le fœtus.
Allaitement
Les données
sur l'excrétion du dasatinib dans le lait maternel
humain ou animal sont limitées/insuffisantes. Les données physico-chimiques et
les données pharmacodynamiques/toxicologiques disponibles orientent vers une
excrétion de dasatinib dans le lait maternel et le
risque pour l'enfant allaité ne peut être exclu.
L'allaitement
doit être interrompu durant le traitement par SPRYCEL.
Fertilité
Dans les
études effectuées chez l'animal, la fertilité des rats mâles et femelles n'a
pas été affectée par le traitement par dasatinib
(voir rubrique Données de sécurité préclinique). Les médecins et autres
professionnels de santé devraient informer les patients de sexe masculin d'âge
approprié sur les effets éventuels du SPRYCEL sur la fertilité, notamment sur
l'éventualité de la préservation de sperme.
Substances
actives susceptibles d'augmenter les concentrations plasmatiques de dasatinib
Les études in
vitro montrent que dasatinib est un substrat du
CYP3A4. L'utilisation concomitante de dasatinib et de
médicaments ou substances puissants inhibiteurs du CYP3A4 (exemple : kétoconazole, itraconazole,
érythromycine, clarithromycine, ritonavir,
télithromycine, jus de pamplemousse) peut augmenter
l'exposition au dasatinib. Par conséquent, chez les
patients traités par dasatinib, l'administration
systémique d'un inhibiteur puissant du CYP3A4 n'est pas recommandée (voir
rubrique Posologie et mode d'administration).
Aux concentrations cliniquement significatives, la liaison de dasatinib aux protéines plasmatiques est approximativement de 96% sur la base des expériences in vitro. Aucune étude d'évaluation de l'interaction de dasatinib avec d'autres médicaments liés aux protéines n'a été menée. L'altération de cette interaction et sa signification clinique ne sont pas connues.
Substances
actives susceptibles de diminuer les concentrations plasmatiques de dasatinib
L'administration
de dasatinib après 8 jours d'administration
quotidienne, le soir, de 600 mg de rifampicine, puissant inducteur du CYP3A4,
réduit l'ASC (aire sous la courbe) de dasatinib de
82%. D'autres médicaments inducteurs du CYP3A4 (exemple : dexaméthasone,
phénytoïne, carbamazépine, phénobarbital ou
préparations à base de plante contenant de l'Hypericum
perforatum connu sous le nom de millepertuis)
peuvent également augmenter le métabolisme et diminuer les concentrations
plasmatiques de dasatinib. En conséquence,
l'utilisation concomitante de dasatinib et de
puissants inducteurs du CYP3A4, n'est pas recommandée. Chez les patients pour
lesquels la rifampicine ou d'autres inducteurs du CYP3A4 sont indiqués, des
thérapeutiques alternatives entraînant une induction enzymatique plus faible
doivent être envisagées. L'utilisation concomitante de dexaméthasone,
un inducteur faible du CYP3A4, est autorisée avec le dasatinib
; l'ASC du dasatinib devrait diminuer d'environ 25%
avec l'utilisation concomitante de dexaméthasone, ce
qui est peu susceptible d'être cliniquement significatif.
Antihistaminiques-H2
et inhibiteurs de pompe à protons
Une inhibition
prolongée de la sécrétion acide gastrique par des antihistaminiques H2 ou des
inhibiteurs de pompe à protons (par exemple : famotidine,
oméprazole) risque de réduire l'exposition au dasatinib. Dans une étude en dose unique conduite chez des
volontaires sains, l'administration de famotidine 10
heures avant une dose unique de SPRYCEL a réduit l'exposition au dasatinib de 61%. Lors d'une étude chez 14 sujets sains,
l'administration d'une dose unique de 100-mg de SPRYCEL, 22 heures après
administration de 40-mg d'oméprazole pendant 4-jours
à l'état d'équilibre, a réduit l'ASC du dasatinib de
43% et la Cmax du dasatinib
de 42%. L'utilisation d'antiacides doit être envisagée en remplacement des
antihistaminiques H2 ou des inhibiteurs de pompe à protons chez les patients
traités par SPRYCEL (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Antiacides
Des données
non-cliniques montrent que la solubilité du dasatinib
est pH-dépendante. Chez des sujets sains, l'utilisation concomitante
d'antiacides à base d'hydroxyde d'aluminium / d'hydroxyde de magnésium avec
SPRYCEL a réduit l'ASC d'une dose unique de SPRYCEL de 55% et la Cmax de 58%. Cependant, lorsque les antiacides
ont été administrés deux heures avant une dose unique de SPRYCEL, aucun
changement significatif de la concentration ou de l'exposition au dasatinib n'a été observé. Par conséquent, les antiacides
peuvent être administrés au moins 2 heures avant ou 2 heures après la prise du
SPRYCEL (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Substances
actives dont les concentrations plasmatiques sont susceptibles d'être modifiées
pardasatinib
L'utilisation concomitante du dasatinib et d'un substrat du CYP3A4 peut augmenter
l'exposition au substrat du CYP3A4. Dans une étude chez des sujets sains, une
dose unique de 100 mg de dasatinib a augmenté l'ASC
et la Cmax de la simvastatine,
substrat connu du CYP3A4, de 20% et 37% respectivement. On ne peut pas exclure
une augmentation de cet effet suite à des doses répétées de dasatinib. Par conséquent, les substrats du CYP3A4
connus pour avoir un faible index thérapeutique (exemple : astémizole,
terfénadine, cisapride, pimozide, quinidine, bépridil ou alcaloïdes de l'ergot de seigle [ergotamine, dihydroergotamine]) doivent être administrés avec
précaution chez les patients recevant dasatinib (voir
rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Les données in
vitro montrent un risque potentiel d'interaction avec les substrats du
CYP2C8, tels les glitazones.
Population
pédiatrique
Les études
d'interaction n'ont été réalisées que chez l'adulte.
Le traitement doit être instauré par un médecin expérimenté dans le diagnostic et le traitement des leucémies.
Posologie
Patients adultes
La posologie initiale recommandée pour la phase chronique de LMC est de 100 mg
de dasatinib
une fois par jour.
La posologie initiale recommandée pour la phase accélérée de LMC, la phase blastique myéloïde ou blastique lymphoïde (phase avancée) de LMC ou la LAL Ph+, est de 140 mg une fois par jour, (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Population pédiatrique
(LMC Ph+ PC et LAL Ph+)
La posologie chez les enfants et les adolescents est établie en fonction du
poids (Tableau 1). Le dasatinib
est administré par voie orale une fois par jour sous la forme de SPRYCEL
comprimés pelliculés ou SPRYCEL poudre pour suspension buvable (voir le Résumé
des Caractéristiques du Produit de SPRYCEL poudre pour suspension buvable). La
posologie doit être recalculée tous les 3 mois en fonction des changements de
poids corporel, ou plus souvent si nécessaire. Le comprimé n'est pas recommandé
chez les patients de moins de 10 kg ; la poudre pour suspension buvable doit
être utilisée chez ces patients. Une augmentation ou une réduction de la
posologie sont recommandées selon la réponse et la tolérance individuelle des
patients. Aucune donnée de traitement par SPRYCEL chez l'enfant âgé de moins de
1 an n'est disponible.
SPRYCEL comprimés pelliculés et SPRYCEL poudre pour suspension buvable n'ont pas la même bioéquivalence. Les patients pouvant avaler des comprimés et souhaitant passer de SPRYCEL poudre pour suspension buvable à SPRYCEL comprimés pelliculés, ou les patients ne pouvant pas avaler des comprimés et souhaitant passer à la suspension buvable, peuvent le faire, sous réserve que les recommandations relatives à la posologie soient suivies.
La posologie quotidienne initiale de SPRYCEL comprimés recommandée chez les patients pédiatriques est indiquée dans le Tableau 1.
Tableau 1 : Posologie
de SPRYCEL comprimés pour les patients pédiatriques atteints de LMC Ph+ PC ou LALPh+
Poids corporel (kg)a | Dose quotidienne (mg) |
de 10 à moins de 20 kg | 40 mg |
de 20 à moins de 30 kg | 60 mg |
de 30 à moins de 45 kg | 70 mg |
au-dessus de 45 kg | 100 mg |
Durée du
traitement
Dans les études cliniques, le traitement par SPRYCEL chez les patients adultes
atteints de LMC Ph+ PC, de LMC en phase accélérée, en phase blastique myéloïde ou blastique
lymphoïde (phase avancée) ou de LAL Ph+ et chez les patients pédiatriques
atteints de LMC Ph+ PC était poursuivi jusqu'à progression de la maladie ou
intolérance. L'effet de l'arrêt du traitement sur l'issue de la maladie à
long-terme après obtention d'une réponse moléculaire ou cytogénétique [incluant
une réponse cytogénétique complète (RCyC), une réponse moléculaire majeure (RMM)
et une RM4.5] n'a pas été étudié.
Augmentation
de la posologie
Dans les études cliniques conduites chez des patients adultes atteints de LMC
ou de LAL Ph+, des augmentations de dose à 140 mg une fois par jour (LMC en
phase chronique) ou à 180 mg une fois par jour (phase avancée de LMC ou LAL
Ph+) étaient autorisées chez des patients n'ayant pas obtenu de réponse
hématologique ou cytogénétique à la dose initiale recommandée.
Les augmentations de posologie indiquées dans le Tableau 2 sont recommandées chez les patients pédiatriques atteints de LMC Ph+ PC qui n'obtiennent pas une réponse hématologique, cytogénétique et moléculaire aux moments recommandés, selon les directives de traitement actuelles, et qui tolèrent le traitement.
Tableau 2 :
Augmentation de posologie pour les patients pédiatriques atteints de LMC Ph+PC
Posologie (dose maximale par jour) | ||
|
Dose initiale | Augmentation de dose |
Comprimés | 40 mg | 50 mg |
|
60 mg | 70 mg |
|
70 mg | 90 mg |
|
100 mg | 120 mg |
SPRYCEL étant administré en association avec une chimiothérapie chez les patients pédiatriques atteints de LAL Ph+, une augmentation de la posologie n'est pas recommandée chez ces patients.
Adaptation
de la posologie en cas d'effets indésirables
Myélosuppression
Dans les études cliniques, les cas de myélosuppression ont
nécessité un arrêt de traitement, une réduction de dose ou une sortie d'étude.
Parfois, le recours à un support transfusionnel en plaquettes et en globules
rouges était nécessaire. Pour les myélosupressions persistantes, le recours aux
facteurs de croissance hématopoïétiques était nécessaire.
Les recommandations relatives aux adaptations de posologie chez l'adulte sont
résumées dans le Tableau 3 et chez les patients pédiatriques atteints de LMC
Ph+ PC dans le Tableau 4. Les recommandations pour les patients pédiatriques atteints
de LAL Ph+ traités en association avec une chimiothérapie figurent dans un
paragraphe distinct après les tableaux.
Tableau 3 : Ajustement
de la posologie en cas de neutropénie et de thrombocytopénie chez
l'adulte
Adultes atteints de LMC en phase chronique (dose initiale 100 mg une fois par jour) |
PNN < 0,5 x 109/L
et/ou plaquettes < 50 x 109/L |
1 Arrêt du traitement jusqu'à ce que
PNN ≥ 1,0 x 109/L et plaquettes ≥ 50 x 109/L. 2 Reprendre le traitement à la dose initiale. 3 Si les plaquettes sont < 25 x 109/L et/ou si récidive de PNN < 0,5 x 109/L pendant une durée > 7 jours, recommencer à l'étape 1 et reprendre le traitement à une dose réduite de 80 mg une fois par jour pour le second épisode. Pour le troisième épisode, réduire encore la dose à 50 mg une fois par jour (pour les patients nouvellement diagnostiqués) ou arrêter (pour les patients résistants ou intolérants à un traitement antérieur incluant l'imatinib). |
Adultes atteints de LMC en phase accélérée ou blastique et LAL Ph+ (dose initiale 140 mg une fois par jour) |
PNN< 0,5 x 109/L
et/ou plaquettes < 10 x 109/L |
1 Vérifier si la cytopénie est
imputable à la leucémie (ponction ou biopsie médullaire). 2 Si la cytopénie n'est pas imputable à la leucémie, arrêter le traitement jusqu'à ce que PNN ≥ 1,0x109/L et plaquettes ≥ 20x109/L et reprendre le traitement à la dose initiale. 3 En cas de récidive de la cytopénie, recommencer à l'étape 1 et reprendre le traitement à la dose réduite de 100 mg une fois par jour (second épisode) ou de 80 mg une fois par jour (troisième épisode). 4 Si la cytopénie est imputable à la leucémie, envisager une augmentation posologique à 180 mg une fois par jour. |
Tableau 4 : Ajustement de la posologie en cas de neutropénie et de thrombocytopénie chez les patients pédiatriques atteints de LMC Ph+PC
1. Si la cytopénie persiste plus de 3
semaines, vérifier si la cytopénie est imputable
à la leucémie (ponction ou biopsie médullaire). 2. Si la cytopénie n'est pas imputable à la leucémie, arrêter le traitement jusqu'à ce que PNN ≥ 1,0×109/L et plaquettes ≥ 75 × 109/L et reprendre le traitement à la dose initiale. 3. En cas de récidive de la cytopénie, recommencer une ponction/biopsie médullaire et reprendre le traitement à la dose réduite. |
Posologie (dose maximale par jour) | |||
Dose initiale d'origine | Réduction de dose à un niveau | Réduction de dose à deux niveaux | ||
Comprimés |
40mg 60mg 70mg 100 mg |
20mg 40mg 60mg 80mg |
* 20mg 50mg 70mg |
*dose de comprimé plus faible non disponible
Pour les patients pédiatriques atteints de LMC Ph+ PC, en cas de récurrence de neutropénie ou de thrombocytopénie de grade ≥ 3 durant une réponse hématologique complète (RHC), SPRYCEL doit être interrompu, et pourra être repris ultérieurement à une dose réduite. Des réductions temporaires de dose pour des degrés intermédiaires de cytopénie et de réponse de la maladie doivent être instaurées si nécessaire.
Pour les patients pédiatriques atteints de LAL Ph+, aucune modification posologique n'est recommandée en cas de toxicités hématologiques de grade 1 à 4. Si la neutropénie et/ou la thrombocytopénie imposent de reporter de plus de 14 jours la cure de traitement suivante, SPRYCEL doit être interrompu et repris, à la même dose au début de la cure suivante. Si la neutropénie et/ou la thrombocytopénie persistent et que la cure de traitement suivante est reportée de 7 jours supplémentaires, un examen de la moelle osseuse devra être réalisé afin de déterminer la cellularité et le pourcentage de blastes. Si la cellularité médullaire est < 10 %, le traitement par SPRYCEL doit être interrompu jusqu'à PNN > 500/µL (0,5 x 109/L) ; le traitement pourra alors être repris à une dose complète. Si la cellularité médullaire est > 10 %, la reprise du traitement par SPRYCEL pourra être envisagée.
Effets
indésirables extra-hématologiques
En cas de survenue d'un effet indésirable extra-hématologique modéré de grade 2
sous dasatinib,
le traitement doit être interrompu jusqu'à résolution de l'effet indésirable ou
un retour à l'état d'origine. Le traitement doit être repris à la même
posologie si l'effet indésirable survient pour la première fois et la posologie
doit être réduite s'il s'agit d'un effet indésirable récurrent. En cas de
survenue d'un effet indésirable sévère extra-hématologique de grade 3 ou 4 sous
dasatinib,
le traitement doit être interrompu jusqu'à résolution de l'effet indésirable. Le
traitement peut ensuite être repris, de manière appropriée, à une posologie
réduite en fonction de la sévérité initiale de l'effet indésirable. Pour les
patients atteints de LMC en phase chronique qui ont reçu 100 mg une fois par
jour, une réduction de posologie à 80 mg une fois par jour est recommandée
avec, si nécessaire, une réduction supplémentaire de 80 mg une fois par jour à
50 mg une fois par jour. Pour les patients en phase avancée de LMC ou LAL Ph+
qui ont reçu 140 mg une fois par jour, une réduction de posologie à 100 mg une
fois par jour est recommandée avec, si nécessaire, une réduction supplémentaire
de 100 mg une fois par jour à 50 mg une fois par jour. Chez les patients
pédiatriques atteints de LMC PC présentant des effets indésirables extra
hématologiques, les recommandations relatives à la réduction de posologie pour
les effets indésirables hématologiques décrits ci-dessus doivent être suivies.
Chez les patients pédiatriques atteints de LAL Ph+ présentant des effets
indésirables extra hématologiques, une réduction d'un niveau de dose de la
posologie doit être suivi, si nécessaire, selon les recommandations relatives à
la réduction posologique pour les effets indésirables hématologiques décrits
ci-dessus.
Epanchement
pleural
En cas de diagnostic d'épanchement pleural, le dasatinib doit être
interrompu jusqu'à ce que l'examen du patient montre qu'il est asymptomatique
ou a retrouvé son état d'origine. Si l'épisode ne s'améliore pas après environ
une semaine, un traitement par diurétiques ou corticostéroïdes ou une
utilisation concomitante des
deux doit être envisagé (voir rubriques Mises en garde spéciales et
précautions d'emploi et Effets indésirables). Suite à la résolution
du premier épisode, la reprise du dasatinib à la même dose doit être envisagée.
Suite à la résolution d'un épisode ultérieur, la reprise du dasatinib avec une
posologie inférieure doit être envisagée. Suite à la résolution d'un épisode
sévère (grade 3 ou 4), le traitement peut être repris de manière appropriée
avec une posologie réduite selon la sévérité initiale de l'effet indésirable.
Réduction
posologique en cas d'utilisation concomitante d'inhibiteurs puissants du CYP3A4
L'utilisation concomitante d'inhibiteurs puissants du CYP3A4 et de jus de
pamplemousse avec SPRYCEL doit être évitée (voir rubrique Interactions avec
d'autres médicaments et autres formes d'interactions). Dans la mesure du
possible, il faut choisir un autre médicament concomitant sans potentiel
d'inhibition enzymatique ou avec un potentiel d'inhibition enzymatique minimal.
Si SPRYCEL doit être administré avec un puissant inhibiteur du CYP3A4,
envisagez de réduire la dose à :
●
40 mg tous les jours pour les patients prenant quotidiennement SPRYCEL 140 mg,
comprimé.
●
20 mg tous les jours pour les patients prenant quotidiennement SPRYCEL 100 mg,
comprimé.
●
20 mg tous les jours pour les patients prenant quotidiennement SPRYCEL 70 mg,
comprimé.
Pour les patients prenant tous les jours 60 mg ou 40 mg de SPRYCEL, envisagez d'interrompre la dose de SPRYCEL jusqu'à l'arrêt de l'inhibiteur du CYP3A4 ou de passer à une dose inférieure avec la formulation en poudre pour suspension buvable (voir Résumé des Caractéristiques du Produit SPRYCEL poudre pour suspension buvable). Avant la réinstauration du SPRYCEL, prévoyez une période d'élimination d'environ 1 semaine après l'arrêt de l'inhibiteur.
Ces doses réduites de SPRYCEL devraient ajuster l'aire sous la courbe (ASC) au taux observée sans inhibiteurs du CYP3A4 ; cependant, aucune donnée clinique n'est disponible avec ces ajustements posologiques chez les patients recevant des inhibiteurs puissants du CYP3A4. Dans le cas où SPRYCEL n'est pas toléré après la réduction posologique, l'inhibiteur puissant du CYP3A4 doit être arrêté ou SPRYCEL doit être interrompu jusqu'à l'arrêt de l'inhibiteur. Avant d'augmenter la dose de SPRYCEL, prévoyez une période d'élimination d'environ 1 semaine après l'arrêt de l'inhibiteur.
Populations
particulières
Sujets âgés
Aucune différence pharmacocinétique liée à l'âge cliniquement significative n'a
été observée chez ces patients. Aucune adaptation de la posologie n'est
recommandée chez le sujet âgé.
Insuffisance
hépatique
Les patients présentant une altération légère, modérée ou sévère de la fonction
hépatique peuvent recevoir le traitement à la posologie initiale recommandée.
Cependant, SPRYCEL doit être utilisé avec précaution chez les patients ayant
une insuffisance hépatique (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Insuffisance
rénale
Aucune étude clinique n'a été menée avec SPRYCEL chez des patients présentant
une diminution de la fonction rénale (l'étude menée chez les patients atteints
de LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée a exclu les patients
présentant un taux sérique de créatinine > 3 fois la limite supérieure de la
normale et les études menées chez les patients présentant une LMC, résistants
ou intolérants à un traitement antérieur par imatinib, ont exclu les
patients présentant un taux sérique de la créatinine > à 1,5 fois la limite
supérieure de la normale). Dans la mesure où la clairance rénale de dasatinib
et de ses métabolites est < 4%, une diminution de la clairance totale chez
les insuffisants rénaux n'est pas attendue.
Mode
d'administration
SPRYCEL doit être administré par voie orale.
Les comprimés pelliculés ne doivent pas être écrasés, coupés ou mâchés afin de
préserver la constance du dosage et de minimiser les risques d'exposition
cutanée ; ils doivent être avalés tels quels. Les comprimés pelliculés ne
doivent pas être délités car l'exposition des patients recevant un comprimé
délité est plus faible que chez ceux qui avalent un comprimé tel quel. SPRYCEL
poudre pour suspension buvable est également disponible pour les patients
pédiatriques atteints de LMC Ph+ PC ou de LAL Ph+ et chez les adultes atteints
de LMC PC ne pouvant pas avaler de comprimés.
SPRYCEL peut être pris pendant ou en dehors des repas et doit l'être de manière
régulière, soit le matin, soit le soir (voir rubrique Propriétés
pharmacocinétiques). SPRYCEL ne doit pas être pris avec du pamplemousse ou
du jus de pamplemousse (voir la rubrique Interactions avec d'autres
médicaments et autres formes d'interactions).
Durée de conservation :
3 ans.
Précautions particulières de conservation :
Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.
Sans objet.
Les observations de surdosage de SPRYCEL dans les études cliniques se limitent à des cas isolés. Le surdosage le plus élevé, à 280 mg par jour pendant une semaine, a été rapporté chez deux patients et les deux ont développé une diminution significative du nombre de plaquettes. Compte tenu que dasatinib est associé à des myélosuppressions de grade 3 ou 4 (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi), les patients ayant absorbé une dose plus importante que la dose recommandée doivent être étroitement surveillés pour la myélosuppression et un traitement symptomatique approprié doit être donné.
Classe pharmacothérapeutique : agents antinéoplasiques, inhibiteurs de protéine kinase, Code ATC : L01EA02.
Pharmacodynamique
Dasatinib inhibe l'activité de
la kinase BCR-ABL, des kinases de la famille SRC, d'un certain nombre d'autres kinases
oncogènes sélectives dont le c-KIT, des récepteurs de l'éphrine
(EPH), et du récepteur β du PDGF. Dasatinib est
un inhibiteur puissant de la kinase BCR-ABL agissant à des concentrations sub-nanomolaires de 0,6-0,8 nM.
Il se lie aussi bien à la forme active qu'à la forme inactive de l'enzyme
BCR-ABL.
Mécanisme
d'action
In vitro, dasatinib
est actif sur différentes lignées cellulaires leucémiques sensibles et
résistantes à l'imatinib. Ces études non-cliniques
ont montré que dasatinib peut surmonter les
résistances à l'imatinib provoquées par l'hyperexpression de BCR-ABL, les mutations du domaine de la
kinase BCR-ABL, l'activation de voies de signalisation alternatives impliquant
les kinases de la famille SRC (LYN, HCK) et l'hyperexpression
du gène MDR ("Multi Drug Resistance"). De
plus, dasatinib inhibe les kinases de la famille SRC
à une concentration subnanomolaire.
In vivo sur des modèles murins, dasatinib a empêché la progression de la LMC de la phase chronique à la phase blastique et a prolongé la survie des souris porteuses de lignées cellulaires de LMC humaines de multiples origines dont le système nerveux central.
Efficacité
et tolérance cliniques
Dans l'étude
de Phase I, des réponses hématologiques et cytogénétiques ont été
observées dans toutes les phases de LMC et dans les LAL Ph+, chez les 84
premiers patients traités et suivi jusqu'à 27 mois. Ces réponses ont été
durables dans toutes les phases de LMC et dans les LAL Ph+.
Quatre études
cliniques de Phase II, bras-unique, non contrôlées et ouvertes ont été
menées dans le but de déterminer la tolérance et l'efficacité de dasatinib chez des patients atteints de LMC en phase
chronique, accélérée ou blastique myéloïde,
résistants ou intolérants à l'imatinib. Une étude
randomisée, non-comparative a été conduite chez des patients en phase
chronique, en échec à un traitement initial de 400 ou 600 mg d'imatinib. La dose initiale de dasatinib
était de 70 mg deux fois par jour. Des adaptations posologiques ont été
autorisées dans le but d'améliorer l'efficacité du traitement ou d'en réduire
la toxicité (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Deux études
randomisées, ouvertes, de Phase III ont été menées afin d'évaluer l'efficacité
de dasatinib administré une fois par jour comparé à dasatinib administré deux fois par jour. De plus, une étude
randomisée, ouverte, comparative, de Phase III a été menée chez des patients
adultes atteints de LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée.
L'efficacité
de dasatinib est jugée sur les taux de réponse
hématologique ou cytogénétique.
La durabilité
de la réponse et les taux de survie estimés fournissent une preuve
supplémentaire du bénéfice clinique de dasatinib.
Au total, 2 712 patients ont été inclus dans les essais cliniques dont 23% étaient âgés de ≥ 65 ans et 5% de ≥ 75 ans.
LMC en
phase chronique nouvellement diagnostiquée.
Une étude
comparative, randomisée, multicentrique, ouverte, internationale de Phase III a
été menée chez des patients adultes atteints de LMC en phase chronique
nouvellement diagnostiquée. Les patients ont été randomisés afin de recevoir
soit SPRYCEL 100 mg une fois par jour soit imatinib
400 mg une fois par jour. Le critère principal était le taux de Réponse
Cytogénétique Complète confirmée (RCyCc) dans les 12
mois. Les critères secondaires incluaient le temps en RCyCc
(mesure de la durabilité de la réponse), le temps jusqu'à RCyCc,
le taux de réponse moléculaire majeure (RMM), le temps jusqu'à RMM, la survie
sans progression (SSP) et la survie globale (SG). D'autres résultats pertinents
d'efficacité incluaient les taux de RCyC et de
réponse moléculaire (RMC) complète. L'étude est en cours.
519 patients
au total ont été randomisés dans un groupe de traitement:
259 dans le groupe SPRYCEL et 260 dans le groupe imatinib.
Les caractéristiques à l'inclusion étaient bien équilibrées entre les deux
groupes de traitement quant à l'âge (l'âge médian était de 46 ans pour le
groupe SPRYCEL et de 49 ans pour le groupe imatinib
avec 10% et 11% de patients âgés de 65 ans ou plus, respectivement), au sexe
(femmes 44% et 37%, respectivement), et race (caucasiens 51% et 55% ;
asiatiques 42% et 37%, respectivement). A l'inclusion, la distribution du score
de Hasford était similaire dans les groupes de
traitement SPRYCEL et imatinib (risque bas : 33%
et 34%; risque intermédiaire 48% et 47%; risque élevé
: 19% et 19%, respectivement).
Avec un
minimum de 12 mois de suivi, 85% des patients randomisés dans le groupe
SPRYCEL et 81% des patients randomisés dans le groupe imatinib
recevaient toujours le traitement de première intention. Un arrêt de traitement
dans les 12 mois pour cause de progression de la maladie est survenu chez
3% des patients traités par SPRYCEL et chez 5% des patients traités par imatinib.
Après un minimum de 60 mois de suivi, 60% des patients randomisés dans le groupe SPRYCEL et 63% des patients randomisés dans le groupe imatinib recevaient toujours le traitement de première intention. Un arrêt de traitement dans les 60 mois pour cause de progression de la maladie est survenu chez 11% des patients traités par SPRYCEL et chez 14% des patients traités par imatinib.
Les résultats d'efficacité sont présentés dans le Tableau 9. Dans les 12 premiers mois du traitement, une proportion statistiquement significative plus grande de patients dans le groupe SPRYCEL a atteint une RCyCc comparés aux patients dans le groupe imatinib. L'efficacité de SPRYCEL a été constamment démontrée dans les divers sous-groupes, y compris âge, sexe et score de Hasford à l'inclusion.
Tableau 9 : Résultats d'efficacité dans une étude de phase 3 chez des patients présentant une LMC en phase chronique nouvellement diagnostiquée
SPRYCEL n= 259 |
imatinib n= 260 |
p-value | |
Taux de réponse (95% IC) | |||
Réponse cytogénétique | |||
dans les 12 mois | |||
RCyCca | 76,8% (71,2-81,8) | 66,2% (60,1-71,9) | p< 0,007* |
RCyCb | 85,3% (80,4-89,4) | 73,5% (67,7-78,7) | -- |
dans les 24 mois | |||
RCyCca | 80,3% | 74,2% | -- |
RCyCb | 87,3% | 82,3% | -- |
dans les 36 mois | |||
RCyCca | 82,6% | 77,3% | -- |
RCyCb | 88,0% | 83,5% | -- |
dans les 48 mois | |||
RCyCca | 82,6% | 78,5% | -- |
RCyCb | 87,6% | 83,8% | -- |
dans les 60 mois | |||
RCyCca | 83,0% | 78,5% | -- |
RCyCb | 88,0% | 83,8% | -- |
Réponse moléculaire majeurec | |||
12 mois | 52,1% (45,9-58,3) | 33,8% (28,1-39,9) | p< 0,00003* |
24 mois | 64,5% (58,3-70,3) | 50% (43,8-56,2) | -- |
36 mois | 69,1% (63,1-74,7) | 56,2% (49,9-62,3) | -- |
48 mois | 75,7% (70,0-80,8) | 62,7% (56,5-68,6) | -- |
60 mois | 76,4% (70,8-81,5) | 64,2% (58,1-70,1) | p=0,0021 |
Hazard ratio (HR) | |||
dans les 12 mois (99,99% IC) | |||
Temps jusqu'à RCyCc | 1,55 (1,0-2,3) | p< 0,0001* | |
Temps jusqu'à RMM | 2,01 (1,2-3,4) | p< 0,0001* | |
Durabilité de la RCyCc | 0,7 (0,4-1,4) | p< 0,035 | |
dans les 24 mois (95% IC) | |||
Temps jusqu'à RCyCc | 1,49 (1,22-1,82) | -- | |
Temps jusqu'à RMM | 1,69 (1,34-2,12) | -- | |
Durabilité de la RCyCc | 0,77 (0,55-1,10) | -- | |
dans les 36 mois (95% IC) | |||
Temps jusqu'à RCyCc | 1,48 (1,22-1,80) | -- | |
Temps jusqu'à RMM | 1,59 (1,28-1,99) | -- | |
Durabilité de la RCyCc | 0,77 (0,53-1,11) | -- | |
dans les 48 mois (95% IC) | |||
Temps jusqu'à RCyCc | 1,45 (1,20-1,77) | -- | |
Temps jusqu'à RMM | 1,55 (1,26-1,91) | -- | |
Durabilité de la RCyCc | 0,81 (0,56-1,17) | -- | |
dans les 60 mois (95% IC) | |||
Temps jusqu'à RCyCc | 1,46 (1,20-1,77) | p=0,0001 | |
Temps jusqu'à RMM | 1,54 (1,25-1,89) | p < 0,0001 | |
Durabilité de la RCyCc | 0,79 (0,55-1,13) | p=0,1983 |
bUne réponse cytogénétique complète (RCyC) est basée sur une seule évaluation cytogénétique de moelle osseuse.
cUne réponse moléculaire majeure (quelle que soit la date de mesure) a été définie comme un rapport BCR-ABL ≤ 0,1% par RQ-PCR dans les prélèvements sanguins périphériques, quantification standardisée selon l'échelle internationale. Il s'agit de taux cumulatifs représentant un suivi minimum pour la période spécifiée.
*Ajusté pour le score de Hasford et indique une significativité statistique à un degré de significativité nominal prédéfini.
IC = intervalle de confiance.
Après 60 mois de suivi, le temps médian jusqu'à RCyCc était de 3,1 mois dans le groupe SPRYCEL et de 5,8 mois dans le groupe imatinib chez les patients avec une RCyC confirmée. Le temps médian jusqu'à RMM après 60 mois de suivi était de 9,3 mois dans le groupe SPRYCEL et de 15,0 mois dans le groupe imatinib chez les patients avec une RMM. Ces résultats sont cohérents avec ceux obtenus à 12 mois, 24 mois et 36 mois.
Le temps jusqu'à RMM est représenté graphiquement à la Figure 1. Le temps jusqu'à RMM est toujours plus court chez les patients traités par dasatinib que chez les patients traités par imatinib.
Les taux de RCyCc dans les groupes de traitement SPRYCEL et imatinib, respectivement, à 3 mois (54% et 30%), 6 mois (70% et 56%), 9 mois (75% et 63%), 24 mois (80% et 74%), 36 mois (83% et 77%), 48 mois (83% et 79%) et 60 mois (83% et 79%) étaient en cohérence avec le critère primaire. Les taux de RMM dans les groupes de traitement SPRYCEL et imatinib, respectivement, à 3 mois (8% et 0,4%), 6 mois (27% et 8%), 9 mois (39% et 18%), 12 mois (46% et 28%), 24 mois (64% et 46%), 36 mois (67% et 55%), 48 mois (73% et 60%) et 60 mois (76% et 64%) étaient aussi en cohérence avec le critère primaire.
Les taux de RMM à des temps spécifiques sont représentés graphiquement à la Figure 2. Les taux de RMM étaient systématiquement plus élevés chez les patients traités par dasatinib que chez les patients traités par imatinib.
La proportion de patients ayant obtenu un ratio BCR-ABL ≤ 0,01% (diminution de 4-log) à tout moment était plus élevée dans le groupe SPRYCEL que dans le groupe imatinib (54,1% versus 45%). La proportion de patients obtenant un ratio BCR-ABL ≤ 0,0032% (diminution de 4,5-log) à tout moment était plus élevée dans le groupe SPRYCEL que dans le groupe imatinib (44% versus 34%).
Les taux de RM4.5 au cours du temps sont représentés graphiquement à la Figure 3. Ces taux étaient toujours plus élevés chez les patients traités par dasatinib que chez les patients traités par imatinib.
_____ Dasatinib 100 mg une fois par jour 259
--------- Imatinib 400 mg une fois par jour 260
Le taux de RMM, à tout moment, dans chaque groupe de risque, déterminé par le score de Hasford, était plus élevé dans le groupe SPRYCEL que dans le groupe imatinib (risque faible : 90% et 69% ; risque intermédiaire : 71% et 65% ; risque élevé : 67% et 54%, respectivement).
Dans une analyse supplémentaire, plus de patients traités par dasatinib (84%) ont obtenu une réponse moléculaire précoce (définie par des niveaux BCR-ABL ≤ 10% à 3 mois) comparativement aux patients traités par imatinib (64%). Les patients ayant obtenu une réponse moléculaire précoce présentaient un risque inférieur de transformation, un taux plus élevé de survie sans progression (SSP) et un taux plus élevé de survie globale (SG), comme présenté dans le Tableau 10.
Tableau 10 : Patients sous dasatinib avec BCR-ABL 10% et > 10% à 3 mois | ||
Dasatinib N = 235 |
Patients avec BCR-ABL
≤ 10% à 3 mois |
Patients avec BCR-ABL
> 10% à 3 mois |
Nombre de patients (%) | 198 (84,3) | 37 (15,7) |
Transformation à 60 mois, n/N (%) | 6/198 (3,0) | 5/37 (13,5) |
Taux de SSP à 60 mois (95% IC) | 92,0% (89,6, 95,2) | 73,8% (52,0, 86,8) |
Taux de SG à 60 mois (95% IC) | 93,8% (89,3, 96,4) | 80,6% (63,5, 90,2) |
Le taux de SG à des temps spécifiques est représenté graphiquement à la Figure 4. Le taux de SG était systématiquement plus élevé dans le groupe de patients sous dasatinib ayant atteint un niveau de BCR-ABL ≤ 10% à 3 mois, par rapport à ceux ne l'ayant pas atteint.
La progression de la maladie était définie comme une augmentation des globules blancs malgré une prise en charge thérapeutique appropriée, une perte de RHC, de RCyC ou RCy partielle, une évolution vers la phase accélérée ou la phase blastique ou le décès. A 60 mois, le taux estimé de SSP était de 88,9% (IC : 84% - 92,4%) pour les deux groupes de traitement dasatinib et imatinib. A 60 mois, une transformation en phase accélérée ou blastique est survenue chez moins de patients traités par dasatinib (n = 8; 3%) que de patients traités par imatinib (n = 15 ; 5,8%). Les taux estimés de survie à 60 mois pour les patients traités par dasatinib et imatinib étaient de 90,9% (IC: 86,6% - 93,8%) et 89,6% (IC : 85,2% - 92,8%), respectivement. Il n'y avait pas de différence sur la SG (HR 1,01, IC 95% : 0,58 à 1,73, p=0,9800) et la SSP (HR 1,00, IC 95% : 0,58 à 1,72, p=0,9998) entre dasatinib et imatinib.
Chez les patients ayant présenté une progression de la maladie ou ayant arrêté le traitement par dasatinib ou imatinib, un séquençage de BCR-ABL a été effectué sur les échantillons sanguins lorsqu'ils étaient disponibles. Des taux similaires de mutation ont été observés dans les deux bras de traitement. Les mutations détectées chez les patients traités par dasatinib étaient: T315I, F317I/L et V299L. Le spectre de mutations observé dans le bras de traitement imatinib était différent. Sur la base de données in-vitro, il apparaît que dasatinib n'est pas actif contre la mutation T315I.
LMC en
phase chronique - résistance ou intolérance à un traitement antérieur par l'imatinib
Deux études
cliniques ont été menées chez des patients résistants ou intolérants à l'imatinib; l'objectif principal
de ces études en termes d'efficacité était la réponse cytogénétique majeure (RCyM):
Etude 1
Une étude
ouverte, randomisée, non comparative, multicentrique a été menée chez des
patients en échec d'un traitement préalable par imatinib
à 400 ou 600 mg. Les patients ont été randomisés (2 :1) pour recevoir
respectivement soit dasatinib (70 mg deux fois
par jour) soit imatinib (400 mg deux fois par
jour). Un changement de bras de traitement était autorisé en cas de progression
de la maladie ou d'intolérance au traitement non contrôlables par une
modification de dose. Le critère principal était la RCyM
à 12 semaines. Les résultats sont disponibles pour 150 patients : 101
étaient randomisés dans le groupe dasatinib et 49
dans le groupe imatinib (tous résistants à l'imatinib). Le délai médian entre le diagnostic et la
randomisation était de 64 mois dans le bras dasatinib
et de 52 mois dans le bras imatinib. Tous les
patients étaient largement prétraités. Sous imatinib
une réponse hématologique complète (RHC) antérieure avait été obtenue chez 93%
de l'ensemble de cette population. Une RCyM à l'imatinib avait été obtenue antérieurement chez
respectivement 28% et 29% des patients randomisés dans les bras dasatinib et imatinib.
La durée
médiane du traitement a été de 23 mois dans le bras dasatinib
(avec 44% des patients traités pendant plus de 24 mois à ce jour) et 3 mois
pour imatinib (avec 10% des patients traités pendant
plus de 24 mois à ce jour). Quatre-vingt-treize pour cent des patients dans le
bras dasatinib et 82% des patients dans le bras imatinib ont atteint une RHC avant tout changement de bras
(cross-over).
Après
3 mois, une RCyM a été observée plus souvent
dans le bras dasatinib (36%) que dans le bras imatinib (29%). Notamment, 22% des patients ont atteint une
Réponse Cytogénétique Complète (RCyC) dans le bras dasatinib contre seulement 8% dans le bras imatinib. Avec un traitement et un suivi plus long (médian
de 24 mois), une RCyM a été obtenue chez 53% des
patients traités par dasatinib (RCyC
obtenue chez 44% d'entre eux) et chez 33% des patients traités par imatinib (RCyC obtenue chez 18%
d'entre eux) avant changement de bras. Parmi les patients ayant reçu imatinib 400 mg avant l'entrée dans l'étude, une RCyM a été obtenue chez 61% des patients dans le bras dasatinib et chez 50% des patients dans le bras imatinib.
Selon
l'estimation de Kaplan-Meier, la proportion de patients ayant conservé une RCyM pendant 1 an était de 92% (IC 95% :
[85%-100%]) pour dasatinib (97% de RCyC, IC 95% : [92%-100%]) et de 74% (IC 95% :
[49%-100%]) pour imatinib (100% de RCyC). La proportion de patients ayant conservé une RCyM pendant 18 mois était de 90% (IC 95% : [82%-98%])
pour dasatinib (94% de RCyC,
IC 95% : [87%-100%]) et de 74% (IC 95% : [49%-100%]) pour imatinib (100% de RCyC).
Selon l'estimation de Kaplan-Meier, la proportion de patients en survie sans progression (SSP) à 1 an était de 91% (IC 95% : [85%-97%]) pour dasatinib et de 73% (IC 95% : [54%-91%]) pour imatinib. La proportion de patient en SSP à 2 ans était de 86% (IC 95% : [78%-93%]) avec dasatinib et de 65% (IC 95% : [43%-87%]) pour imatinib.
Un total de 43% des patients du bras dasatinib, et 82% du bras imatinib ont été en échec de traitement, échec défini par une progression de la maladie ou un changement vers un autre traitement (réponse insuffisante, intolérance aux traitements de l'étude, etc.).
Le taux de réponse moléculaire majeur (défini par un rapport BCR-ABL/transcrits contrôles ≤ 0,1% mesuré par RQ-PCR dans des échantillons de sang périphérique), avant changement de bras de traitement était de 29% avec dasatinib et de 12% avec imatinib.
Etude 2
Une étude
ouverte, bras unique, multicentrique a été menée chez des patients résistants
ou intolérants à l'imatinib (i.e., les patients qui
ont présenté une toxicité significative pendant le traitement par imatinib, empêchant la poursuite du traitement).
Un total de
387 patients a été traité par dasatinib à la
dose de 70 mg deux fois par jour (288 patients résistants et
99 intolérants). Le délai médian entre le diagnostic et le début du
traitement était de 61 mois. La majorité des patients (53%) a reçu un
traitement antérieur par imatinib pendant plus de trois
ans. La majorité des patients résistants (72%) a reçu de l'imatinib
à une dose > 600 mg. En plus de l'imatinib,
35% des patients avaient déjà reçu une chimiothérapie, 65% de l'interféron, et
10% ont déjà eu une transplantation médullaire. Trente-huit pour cent des
patients présentaient en prétraitement des mutations connues pour induire des
résistances à l'imatinib. La durée médiane du
traitement sous dasatinib était de 24 mois avec
51% de patients traités pendant plus de 24 mois à ce jour. Les résultats
d'efficacité sont présentés dans le Tableau 11. Une RCyM
a été obtenue chez 55% des patients résistants à l'imatinib
et chez 82% des patients intolérants à l'imatinib.
Avec un suivi minimal de 24 mois, 21 des 240 patients qui ont obtenu
une RCyM ont progressé et la durée médiane de RCyM n'a pas été atteinte.
Selon
l'estimation de Kaplan-Meier, 95% (IC 95% : [92%-98%]) des patients ont
conservé une RCyM à 1 an et 88% (IC 95% :
[83%-93%]) ont conservé une RCyM à 2 ans. La
proportion de patients ayant conservé une RCyC à
1 an était de 97% (IC 95% : [94%-99%]) et la proportion de patients
ayant conservé une RCyC à 2 ans était de 90% (IC
95% : [86%-95%]). Quarante deux pour cent des
patients résistants à l'imatinib n'ayant jamais eu de
RCyM antérieure sous imatinib
(n= 188) ont obtenu une RCyM avec dasatinib.
Il y avait
45 mutations BCR-ABL différentes chez 38% des patients inclus dans cette
étude clinique. Une réponse hématologique complète ou une RCyM
a pu être obtenue pour tous les types de mutation BCR-ABL associés à une
résistance à l'imatinib sauf la mutation T315I. Les
taux de RCyM à 2 ans étaient semblables quelque soit le statut mutationnel initial:
toute mutation BCR-ABL, mutation de la boucle P ou absence de mutation (63%,
61% et 62%, respectivement).
Parmi les patients résistants à l'imatinib, le taux estimé de SSP était de 88% (IC 95% : [84%-92%]) à 1 an et de 75% (IC 95% : [69%-81%]) à 2 ans. Parmi les patients intolérants à l'imatinib, le taux estimé de SSP était de 98% (IC 95% : [95%-100%]) à 1 an et de 94% (IC 95% : [88%-99%]) à 2 ans.
Le taux de réponse moléculaire majeure à 24 mois était de 45% (35% chez les patients résistants à l'imatinib et 74% chez les patients intolérants à l'imatinib).
LMC en
phase accélérée
Une étude
ouverte, bras unique, multicentrique a été menée chez des patients intolérants
ou résistants à l'imatinib. Un total de
174 patients a reçu dasatinib à la dose de
70 mg deux fois par jour (161 patients résistants et
13 intolérants à l'imatinib). Le délai médian
entre le diagnostic et le début du traitement était de 82 mois. La durée
médiane du traitement par dasatinib a été de
14 mois avec 31% de patients traités pendant > 24 mois à ce jour.
Le taux de réponse moléculaire majeure (évaluée chez 41 patients avec une RCyC) était de 46% à 24 mois. Des résultats
complémentaires d'efficacité sont présentés dans le Tableau 11.
LMC en
phase blastique myéloïde
Une étude
ouverte, bras unique, multicentrique a été menée chez des patients intolérants
ou résistants à l'imatinib. Un total de
109 patients a reçu dasatinib à la dose de
70 mg deux fois par jour (99 patients résistants et
10 intolérants à l'imatinib). Le délai médian
entre le diagnostic et le début du traitement a été de 48 mois. La durée
médiane du traitement par dasatinib a été de
3,5 mois avec 12% de patients traités pendant > 24 mois à ce jour.
Le taux de réponse moléculaire majeure (évaluée chez 19 patients avec une RCyC) était de 68% à 24 mois. Des résultats
complémentaires d'efficacité sont présentés dans le Tableau 11.
LMC en
phase blastique lymphoïde et LAL Ph+
Une étude
ouverte, bras unique, multicentrique a été menée chez des patients atteints de
LMC en phase blastique lymphoïde ou de LAL Ph+,
résistants ou intolérants à un traitement antérieur par imatinib.
Un total de 48 patients en phase blastique
lymphoïde de LMC a reçu dasatinib à la dose de
70 mg deux fois par jour (42 patients résistants et
6 intolérants à l'imatinib). Le délai médian
entre le diagnostic et le début du traitement était de 28 mois. La durée
médiane du traitement par dasatinib était de
3 mois avec 2% des patients traités pendant > 24 mois à ce
jour. Le taux de réponse moléculaire majeure (l'ensemble des 22 patients
traités avec une RCyC) était de 50% à 24 mois.
De plus, 46 patients atteints de LAL Ph+ ont reçu du dasatinib
à la dose de 70 mg deux fois par jour (44 patients résistants et 2 intolérants
à imatinib). Le délai médian entre le diagnostic et
le début du traitement était de 18 mois. La durée médiane du traitement
par dasatinib a été de 3 mois avec 7% de
patients traités pendant > 24 mois à ce jour. Le taux de réponse
moléculaire majeure (l'ensemble des 25 patients traités avec une RCyC) était de 52% à 24 mois. Des résultats
complémentaires d'efficacité sont présentés dans le Tableau 11. On note
que des réponses hématologiques majeures (RHMa) ont
été obtenues rapidement (pour la plupart en 35 jours à partir de la
première administration de dasatinib pour les
patients atteints de LMC en phase blastique
lymphoïde, et en 55 jours pour les patients atteints de LAL Ph+).
Tableau 11 : Efficacité de SPRYCEL dans les études cliniques de phase II à bras uniquea | |||||
Chronique (n= 387) |
Accéléré (n= 174) |
Blastique myéloïde (n= 109) |
Blastique lymphoïde (n= 48) |
LAL Ph+ (n= 46) |
|
Réponse hématologiqueb (%) | |||||
RHMa (IC à 95%) | n/a | 64% (57-72) | 33% (24-43) | 35% (22-51) | 41% (27-57) |
RHC (IC à 95%) | 91% (88-94) | 50% (42-58) | 26% (18-35) | 29% (17-44) | 35% (21-50) |
NEL (IC à 95%) | n/a | 14% (10-21) | 7% (3-14) | 6% (1-17) | 7% (1-18) |
Durée de la RHMa (%, selon l'estimation de Kaplan-Meier) | |||||
A 1 an | n/a | 79% (71-87) | 71% (55-87) | 29% (3-56) | 32% (8-56) |
A 2 ans | n/a | 60% (50-70) | 41% (21-60) | 10% (0-28) | 24% (2-47) |
Réponse cytogénétiquec (%) | |||||
RCyM (IC à 95%) | 62% (57-67) | 40% (33-48) | 34% (25-44) | 52% (37-67) | 57% (41-71) |
RCyC (IC à 95%) | 54% (48-59) | 33% (26-41) | 27% (19-36) | 46% (31-61) | 54% (39-69) |
Survie (%, selon les estimations de Kaplan-Meier) | |||||
Survie sans progression A 1 an |
97% (88-94) | 64% (57-72) | 35% (25-44) | 14% (3-25) | 21% (9-34) |
A 2 ans | 80% (75-84) | 46% (38-54) | 20% (11-29) | 5% (0-13) | 12% (2-23) |
Globale A 1 an |
97% (95-99) | 83% (77-89) | 48% (38-59) | 30% (14-47) | 35% (20-51) |
A 2 ans | 94% (91-97) | 72% (64-79) | 38% (27-50) | 26% (10-42) | 31% (16-47) |
aLes chiffres en gras correspondent aux résultats des critères primaires.
bCritère de réponse hématologique (toutes les réponses confirmées après 4 semaines) : Réponse hématologique majeure :
(RHMa) = Réponse Hématologique Complète (RHC) + absence de signe de leucémie (NEL)
RHC (LMC chronique) : numération leucocytaire ≤ LSN institutionnel, plaquettes < 450 000/mm3, absence de blastes ou de promyélocytes dans le sang périphérique, myélocytes + métamyélocytes dans le sang périphérique < 5%, basophiles
circulants dans le sang périphérique < 20%, et absence de toute localisation extramédullaire.
RHC (LMC avancée / LAL Ph+) : numération leucocytaire ≤ LSN institutionnel, PN (polynucléaires neutrophiles) ≥ 1 000/mm3, plaquettes ≥ 100 000/mm3, absence de blaste ou de promyélocyte dans le sang périphérique, blastes médullaires ≤ 5%, myélocytes + métamyélocytes dans le sang périphérique < 5%, basophiles circulants dans le sang périphérique < 20% et absence de toute localisation extramédullaire.
NEL (absence de signe de leucémie): mêmes critères que pour la RHC mais PN ≥ 500/mm3 et < 1 000/mm3, et plaquettes ≥ 20 000/mm3 et ≤ 100 000/mm3.
cCritère de réponse cytogénétique: complète (0% de métaphases Ph+) ou partielle (> 0% - 35%). Réponse Cytogénétique Majeure (RCyM) (0% - 35%) associant les réponses complète et partielle.
n/a: non applicable; IC= intervalle de confiance; LSN= limite supérieure de la normale
L'effet d'une transplantation médullaire après traitement par dasatinib n'a pas été complètement évalué.
Etudes
cliniques de Phase III chez les patients atteints de LMC en phase chronique,
accélérée, ou blastique lymphoïde et de LAL Ph+ et
résistants ou intolérants à l'imatinib
Deux études
randomisées, ouvertes, ont été menées afin d'évaluer l'efficacité de dasatinib administré une fois par jour comparé à une
administration deux fois par jour. Les résultats décrits ci-dessous sont basés
sur un suivi minimum de 2 ans et 7 ans après le début du traitement
par dasatinib.
Etude 1
Dans l'étude
en phase chronique de LMC, le critère primaire était la RCyM
chez les patients résistants à l'imatinib. Le
principal critère secondaire était la RCyM par niveau
de dose totale quotidienne chez les patients résistants à l'imatinib.
Les autres critères secondaires comprenaient la durée de la RCyM,
la SSP et la survie globale. Un total de 670 patients, dont
497 étaient résistants à l'imatinib, ont été
randomisés dans les groupes dasatinib 100 mg une
fois par jour, 140 mg une fois par jour, 50 mg deux fois par jour ou
70 mg deux fois par jour. La durée médiane de traitement pour tous les
patients encore sous traitement avec un suivi minimum de 5 ans (n=205)
était de 59 mois (de 28 à 66 mois). La durée médiane de traitement
pour tous les patients avec un suivi de 7 ans était de 29,8 mois
(de < 1 à 92,9 mois).
L'efficacité a été obtenue dans tous les groupes de traitement par le dasatinib, avec en ce qui concerne le critère primaire, un schéma une prise par jour démontrant une efficacité comparable (non-infériorité) à celle du schéma deux prises par jour (différence dans la RCyM 1,9%; intervalle de confiance à 95% [-6,8% - 10,6%]) ; toutefois, la dose de 100 mg une fois par jour a démontré une amélioration de la sécurité et de la tolérance. Les résultats d'efficacité sont présentés dans les Tableaux 12 et 13.
Tableau 12 : Efficacité de SPRYCEL dans l'étude de phase III d'optimisation de dose : phase chronique de LMC chez les patients résistants ou intolérants à l'imatinib (résultats à 2 ans)aTous les patients | n=167 |
patients résistants à l'imatinib | n=124 |
Taux de Réponse hématologiqueb (%) (IC 95%) | |
RHC | 92% (86-95) |
Réponse cytogénétiquec (%) (IC 95%) | |
RCyM | |
Tous les patients | 63% (56-71) |
Patients résistants à l'imatinib | 59% (50-68) |
RCyC | |
Tous les patients | 50% (42-58) |
Patients résistants à l'imatinib | 44% (35-53) |
Réponse moléculaire majeure chez les patients ayant obtenu une RCyCd (%) (IC 95%) | |
Tous les patients | 69% (58-79) |
Patients résistants à l'imatinib | 72% (58-83) |
b Critères de réponse hématologique (toutes les réponses confirmées après 4 semaines) : Réponse hématologique complète (RHC) (LMC chronique) : GB ≤ LSN, plaquettes < 450 000/mm3, pas de blastes ou de promyélocytes dans le sang périphérique, < 5% myelocytes + métamyélocytes dans le sang périphérique, basophiles < 20% dans le sang périphérique, et aucune participation extra-médullaire.
c Critères de réponse cytogénétique : complète (0% de métaphases Ph+) ou partielle (> 0% - 35 %). RCyM (0% - 35%) associant les réponses complète et partielle.
d Critères de réponse moléculaire majeure : définie par un taux de transcrits de BCR-ABL/transcrits contrôles ≤ 0,1% par RQ-PCR dans les échantillons de sang périphérique.
Tableau 13 : Efficacité à long terme de SPRYCEL dans l'étude de phase III d'optimisation de dose : patients en phase chronique de LMC résitants ou intolérants à l'imatiniba
Période de suivi minimum | ||||
1 an | 2 ans | 5 ans | 7 ans | |
Réponse moléculaire majeure | ||||
Tous les patients | NA | 37% (57/154) | 44% (71/160) | 46% (73/160) |
Patients résistants à l'imatinib | NA | 35% (41/117) | 42% (50/120) | 43% (51/120) |
Patients intolérants à l'imatinib | NA | 43% (16/37) | 53% (21/40) | 55% (22/40) |
Survie sans progressionb | ||||
Tous les patients | 90% (86, 95) | 80% (73, 87) | 51% (41, 60) | 42% (33, 51) |
Patients résistants à l'imatinib | 88% (82, 94) | 77% (68, 85) | 49% (39, 59) | 39% (29, 49) |
Patients intolérants à l'imatinib | 97% (92, 100) | 87% (76, 99) | 56% (37, 76) | 51% (32, 67) |
Survie globale | ||||
Tous les patients | 96% (93, 99) | 91% (86, 96) | 78% (72, 85) | 65% (56, 72) |
Patients résistants à l'imatinib | 94% (90, 98) | 89% (84, 95) | 77% (69, 85) | 63% (53, 71) |
Patients intolérants à l'imatinib | 100% (100, 100) | 95% (88, 100) | 82% (70, 94) | 70% (52, 82) |
b La progression a été définie par une élévation du taux de GB, une perte de RHC ou de RCyM, une augmentation ≥ 30% des métaphases Ph+, un passage en PA/PB de la maladie ou un décès. La SSP a été analysée en intention de traiter et les patients ont été suivis pour les évènements en incluant les traitements ultérieurs.
Selon les estimations de Kaplan-Meier, la proportion de patients traités avec dasatinib 100 mg une fois par jour qui ont maintenu une RCyM pendant 18 mois était de 93% (IC à 95% [88%-98%]).
L'efficacité a également été évaluée chez les patients intolérants à l'imatinib. Dans cette population de patients qui ont reçu 100 mg une fois par jour, une RCyM a été obtenue dans 77% des cas et une RCyC dans 67% des cas.
Etude 2
Dans l'étude
en phase avancée de LMC et LAL Ph+, le critère primaire était la RHMa. Un total de 611 patients ont
été randomisés dans les groupes dasatinib 140 mg
une fois par jour ou 70 mg deux fois par jour. La durée médiane de traitement était approximativement de 6 mois (intervalle
0,03-31 mois).
Sur le critère
primaire d'efficacité, le schéma une prise par jour a démontré une efficacité
comparable (non-infériorité) à celle du schéma deux prises par jour (différence
dans la RHMa de 0,8%;
intervalle de confiance [-7,1% - 8,7%]) ; toutefois, la dose de
140 mg une fois par jour a démontré une amélioration de la sécurité et de
la tolérance.
Les taux de
réponse sont présentés dans le Tableau 14.
Accélérée (n= 158) |
Blastique myéloïde (n= 75) |
Blastique
lymphoïde (n= 33) |
LAL Ph+ (n= 40) |
|
RHMab
(IC à 95%) |
66% (59-74) |
28% (18-40) |
42% (26-61) |
38% (23-54) |
RHCb
(IC à 95%) |
47% (40-56) |
17% (10-28) |
21% (9-39) |
33% (19-49) |
NELb
(IC à 95%) |
19% (13-26) |
11% (5-20) |
21% (9-39) |
5% (1-17) |
RCyMac
(IC à 95%) |
39% (31-47) |
28% (18-40) |
52% (34-69) |
70% (54-83) |
RCyC
(IC à 95%) |
32% (25-40) |
17% (10-28) |
39% (23-58) |
50% (34-66) |
b Critère de réponse hématologique (toutes les réponses confirmées après 4 semaines): Réponse hématologique majeure :
(RHMa) = réponse hématologique complète (RHC) + pas de preuve de leucémie (NEL).
RHC : numération leucocytaire ≤ LSN, PNN≥ 1 000/mm3, plaquettes ≥ 100 000/mm3, absence de blastes ou de promyélocytes dans le sang périphérique, blastes myéloïdes et sang ≤ 5%, myélocytes plus métamyélocytes dans le sang périphérique < 5%, basophiles dans le sang périphérique < 20%, et pas d'envahissement extra-médullaire.
NEL: mêmes critères que pour la RHC mais ANC≥ 500/mm3 et < 1 000/mm3, ou plaquettes ≥ 20 000/mm3 et ≤ 100 000/mm3
c CyM associe les réponses complète (0%Ph+ en métaphase) et partielle (> 0%-35%)
IC = Intervalle de Confiance LNS : limite normale supérieure
Chez les patients en phase accélérée de LMC traités par la dose de 140 mg une fois par jour, la durée médiane de RHMa et la survie globale médiane n'ont pas été atteintes et la médiane de SSP était de 25 mois.
Chez les patients en phase blastique myéloïde de LMC sous traitement par la dose de 140 mg une fois par jour, la durée médiane de RHMa était de 8 mois; la médiane de SSP était de 4 mois et la médiane de survie globale était de 8 mois. Chez les patients en phase blastique lymphoïde de LMC sous traitement par la dose de 140 mg une fois par jour, la durée médiane de RHMa était de 5 mois; la médiane de SSP était de 5 mois et la médiane de survie globale était de 11 mois.
Chez les patients LAL Ph+ sous traitement par la dose de 140 mg une fois par jour, la durée médiane de RHMa était de 5 mois; la médiane de SSP était de 4 mois et la médiane de survie globale était de 7 mois.
Population
pédiatrique
Patients
pédiatriques atteints de LMC
Parmi les 130
patients atteints de LMC en phase chronique (LMC PC) traités dans les deux
études pédiatriques, un essai de recherche de dose de Phase I, non
randomisé, en ouvert et un essai de Phase II non randomisé en ouvert,
84 patients (exclusivement inclus dans l'essai de Phase II) étaient
atteints d'une LMC PC nouvellement diagnostiquée et 46 patients (17
dans l'essai de Phase I et 29 dans l'essai de Phase II) étaient
résistants ou intolérants au précédent traitement par imatinib.
Quatre-vingt-dix-sept des 130 patients pédiatriques atteints de
LMC PC ont été traités avec SPRYCEL comprimés à la dose de 60 mg/m2
une fois par jour (dose maximale de 100 mg une fois par jour pour les
patients ayant une surface corporelle importante). Tous les patients ont été
traités jusqu'à une progression de la maladie ou l'atteinte d'un niveau de
toxicité inacceptable.
Les principaux critères d'évaluation de l'efficacité étaient les suivants : réponse cytogénétique complète (RCyC), réponse cytogénétique majeure (RCyM) et réponse moléculaire majeure (RMM). Les résultats sont indiqués dans le Tableau 15.
Tableau 15
: Efficacité de SPRYCEL chez les patients
pédiatriques atteints de LMC PC Réponse cumulée au fil du temps selon une période de suivi minimale |
||||
3 mois | 6 mois | 12 mois | 24 mois | |
RCyC
(IC à 95 %) |
||||
Nouvellement diagnostiqué
(N = 51)a |
43,1%
(29,3 ; 57,8) |
66,7%
(52,1 ; 79,2) |
96,1%
(86,5 ; 99,5) |
96,1%
(86,5 ; 99,5) |
Avant imatinib
(N = 46)b |
45,7%
(30,9 ; 61,0) |
71,7%
(56,5 ; 84,0) |
78,3%
(63,6 ; 89,1) |
82,6%
(68,6 ; 92,2) |
RCyM (IC à 95%) | ||||
Nouvellement diagnostiqué
(N = 51)a |
60,8%
(46,1 ; 74,2) |
90,2%
(78,6 ; 96,7) |
98,0%
(89,6 ; 100) |
98,0%
(89,6 ; 100) |
Avant imatinib
(N = 46)b |
60,9%
(45,4 ; 74,9) |
82,6%
(68,6 ; 92,2) |
89,1%
(76,4 ; 96,4) |
89,1%
(76,4 ; 96,4) |
RMM
(IC à 95%) |
||||
Nouvellement diagnostiqué
(N = 51)a |
7,8%
(2,2 ; 18,9) |
31,4%
(19,1 ; 45,9) |
56,9%
(42,2 ; 70,7) |
74,5%
(60,4 ; 85,7) |
Avant imatinib
(N = 46)b |
15,2%
(6,3 ; 28,9) |
26,1%
(14,3 ; 41,1) |
39,1%
(25,1 ; 54,6) |
52,2%
(36,9 ; 67,1) |
b Patients des études pédiatriques de Phase I et Phase II sur la LMC PC résistants ou intolérants à l'imatinib recevant la formulation en comprimés par voie orale
Dans l'étude pédiatrique de Phase I, après un suivi minimal de 7 ans, parmi les 17 patients atteints de LMC PC résistants ou intolérants à l'imatinib, la durée médiane de la SSP était 53,6 mois et le taux de SG était de 82,4 %.
Dans l'étude
pédiatrique de Phase II, chez les patients recevant la formulation en
comprimés, le taux de SSP à 24 mois évalué chez les 51 patients
atteints de LMC PC nouvellement diagnostiquée était de 94,0% (82,6 ;
98,0), et de 81,7% (61,4 ; 92,0) parmi les 29 patients atteints de
LMC PC résistants ou intolérants à l'imatinib. Après
un suivi de 24 mois, la SG chez les patients nouvellement diagnostiqués était
de 100%, et de 96,6% chez les patients résistants ou intolérants à l'imatinib.
Dans l'étude
pédiatrique de Phase II, la LMC a progressé vers la phase blastique chez 1 patient nouvellement diagnostiqué et
2 patients intolérants ou résistants à l'imatinib.
Trente-trois patients pédiatriques atteints de LMC PC nouvellement diagnostiquée ont reçu SPRYCEL poudre pour suspension buvable à une dose de 72 mg/m2. Cette dose correspond à une exposition 30 % plus faible comparativement à la dose recommandée (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques du Résumé des caractéristiques du produit de SPRYCEL poudre en suspension buvable). Chez ces patients, la RCyC et la RMM étaient, RCyC : 87,9 % IC à 95 % : (71,8-96,6)] et la RMM : 45,5 % [IC à 95 % : (28,1- 63,6)] à 12 mois.
Parmi les patients pédiatriques atteints de LMC PC traités par dasatinib et précédemment exposés à l'imatinib, les mutations observées à la fin du traitement étaient les suivantes : T315A, E255K et F317L. Cependant, les mutations E255K et F317L avaient également été observées avant le traitement. Aucune mutation n'a été observée à la fin du traitement chez les patients atteints de LMC PC nouvellement diagnostiquée.
Patients
pédiatriques atteints de LAL
L'efficacité
de SPRYCEL en association à une chimiothérapie a été évaluée dans une étude pivot chez des patients pédiatriques âgés de plus d'un an atteints de LAL Ph+ nouvellement diagnostiquée.
Dans cette étude de phase II, multicentrique, historiquement contrôlée, portant sur le dasatinib associé à une chimiothérapie standard, 106 patients pédiatriques atteints de LAL Ph+ nouvellement diagnostiquée, dont 104 patients avaient une LAL Ph+ confirmée, les patients ont reçu du dasatinib à une dose quotidienne de 60mg/m² selon un schéma posologique continu pendant 24 mois au maximum, en association avec une chimiothérapie. Quatre-vingt-deux patients ont pris exclusivement des comprimés de dasatinib et 24 patients ont pris du dasatinib en poudre pour suspension buvable au moins une fois, dont 8 ayant pris exclusivement le dasatinib en poudre pour suspension buvable. La chimiothérapie de base était la même que celle utilisée dans l'essai AIEOP-BFM ALL 2000 (protocole de chimiothérapie avec plusieurs agents chimiothérapeutiques standards). Le principal critère d'évaluation de l'efficacité était : la survie sans événement (SSE) à 3 ans qui était de 65.5% (55,5 ; 73,7).
Le taux de maladie résiduelle minimale (MRD) négative évalué par réarrangement Ig/TCR était de 71,7% à la fin de la consolidation chez tous les patients traités. Lorsque ce taux était fondé sur les 85 patients ayant des évaluations Ig/TCR évaluables, l'estimation était de 89,4%. Les taux de MRD négative à la fin de l'induction et de la consolidation, mesurés par cytométrie en flux, étaient de 66,0% et 84,0%, respectivement.
Les propriétés pharmacocinétiques du dasatinib ont été évaluées chez 229 adultes sains et chez 84 patients.
Absorption
Dasatinib est rapidement absorbé
chez les patients après administration orale, avec un pic de concentration
entre 0,5 et 3 heures. Après administration orale, l'augmentation de
l'exposition moyenne (ASCτ) est
approximativement proportionnelle à l'augmentation de la dose pour des
posologies allant de 25 mg à 120 mg deux fois par jour. La demi-vie moyenne
globale de dasatinib est approximativement de 5 à 6
heures chez les patients.
Les données obtenues chez les sujets sains après une dose unique de 100 mg de dasatinib 30 minutes après un repas riche en graisses ont révélé une augmentation de 14% de l'ASC moyenne de dasatinib. L'absorption d'un repas pauvre en graisses 30 minutes avant l'administration de dasatinib a entraîné une augmentation moyenne de 21% de l'ASC de dasatinib. Les effets de la prise alimentaire sur l'exposition à dasatinib ne sont pas cliniquement significatifs. La variabilité de l'exposition au dasatinib est plus élevée à jeun (CV 47%) par rapport aux repas pauvres en graisses (CV 39%) et aux repas riches en graisses (CV 32%).
Sur la base de l'analyse pharmacocinétique de population, la variabilité de l'exposition au dasatinib a été estimée comme étant principalement due à la variabilité inter-occasion de la biodisponibilité (CV 44%) et, dans une moindre mesure, à la variabilité interindividuelle de la biodisponibilité et de la variabilité interindividuelle de la clairance (respectivement CV 30% et 32%). La variabilité inter-occasion aléatoire de l'exposition ne devrait affecter ni l'exposition cumulative ni l'efficacité ou la sécurité.
Distribution
Chez les
patients, dasatinib a un volume de distribution
apparent important (2 505 L), coefficient de variation (CV% 93%), suggérant que
le médicament est fortement distribué dans l'espace extravasculaire. A des
concentrations de dasatinib cliniquement
significatives, la liaison aux protéines plasmatiques était de 96%
approximativement sur la base d'expériences in vitro.
Biotransformation
Dasatinib est fortement
métabolisé chez l'homme par de multiples enzymes impliquées dans la production
de métabolites. Chez des sujets sains ayant reçu une dose de 100 mg de dasatinib marqué au 14C, dasatinib
sous forme inchangée représentait 29% de la radioactivité circulante dans le
plasma. Les concentrations plasmatiques et l'activité mesurée in vitro indiquent
que les métabolites de dasatinib ne semblent pas
jouer un rôle majeur dans la pharmacologie du produit. Le CYP3A4 est une enzyme
majeure responsable du métabolisme de dasatinib.
Élimination
La demi-vie
terminale moyenne du dasatinib est de 3 heures à 5
heures. La clairance orale apparente moyenne est de 363,8 L/h (CV% 81,3%).
L'élimination s'effectue principalement dans les fèces, en grande partie sous forme de métabolites. Après une dose orale unique de dasatinib marqué au 14C, approximativement 89% de la dose a été éliminée dans les 10 jours, 4% et 85% de la radioactivité étant retrouvés respectivement dans les urines et les fèces. Dasatinib sous forme inchangée représente respectivement 0,1% et 19% de la dose dans les urines et les fèces, le reste étant éliminé sous forme de métabolites.
Altérations
des fonctions hépatique et rénale
Les effets de
l'insuffisance hépatique sur la pharmacocinétique du dasatinib
en dose unique ont été évalués chez 8 patients atteints d'insuffisance
hépatique modérée ayant reçu une dose de 50 mg et chez 5 patients atteints
d'insuffisance hépatique sévère ayant reçu une dose de 20 mg, comparativement à
des sujets sains ayant reçu 70 mg de dasatinib. La Cmax moyenne et l'ASC de dasatinib ajustée pour la dose de 70 mg ont diminué de 47%
et 8% respectivement chez les patients présentant une insuffisance hépatique
modérée comparativement aux sujets ayant une fonction hépatique normale. Chez
les patients présentant une insuffisance hépatique sévère, la Cmax moyenne et l'ASC de dasatinib
ajustée pour la dose de 70 mg ont diminué de 43% et 28%, respectivement,
comparativement aux sujets ayant une fonction hépatique normale (voir rubriques
Posologie et mode d'administration et Mises en garde spéciales et précautions
d'emploi).
Dasatinib et ses métabolites sont peu excrétés par le rein.
Population
pédiatrique
La
pharmacocinétique du dasatinib a été évaluée chez 104
patients pédiatriques atteints de leucémie ou de tumeurs solides (72 ayant reçu
la formulation en comprimés et 32 ayant reçu la poudre pour suspension
buvable).
Dans une étude pédiatrique de pharmacocinétique, l'exposition au dasatinib à des doses normalisées (Cmoy, Cmin et Cmax) est similaire entre les 21 patients atteints de LMC PC et les 16 patients atteints de LAL Ph+.
La pharmacocinétique de la formulation en comprimés du dasatinib a été évaluée chez 72 patients pédiatriques atteints de leucémie ou de tumeurs solides récidivantes ou réfractaires à des posologies par voie orale allant de 60 à 120 mg/m2 une fois par jour et de 50 à 110 mg/ m2 deux fois par jour. Les données ont été groupées à travers deux études et indiquent que le dasatinib était rapidement absorbé. La Tmax moyenne a été observée entre 0,5 et 6 heures et la demi-vie moyenne se situait entre 2 et 5 heures à travers tous les niveaux de doses et de groupes d'âges. La PK du dasatinib a montré une proportionnalité de dose avec une augmentation de l'exposition liée à la dose observée chez les patients pédiatriques. Il n'y a pas eu de différence significative de la PK du dasatinib entre les enfants et les adolescents. Les moyennes géométriques de la Cmax, ASC (0-T), et l'ASC (INF) normalisées en fonction de la dose ont semblé similaires entre les enfants et les adolescents à différents niveaux de dose. Une simulation basée sur un modèle pharmacocinétique de la population (PPK) a permis de prédire que la recommandation de dosage selon des intervalles de poids décrite pour le comprimé, dans la rubrique Posologie et mode d'administration, devrait fournir une exposition similaire à celle d'un comprimé à la dose de 60 mg/m2. Ces données doivent être prises en compte si des patients doivent passer du comprimé à la poudre pour suspension buvable, ou vice-versa.
SPRYCEL a une influence mineure sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. Les patients doivent être informés de potentiels effets indésirables tels que des étourdissements ou une vision floue pendant le traitement par dasatinib. En conséquence, une attention particulière en cas de conduite de véhicule ou de machines est recommandée.
Le profil de tolérance préclinique de dasatinib a été évalué dans un ensemble d'études in vitro et in vivo sur la souris, le rat, le singe et le lapin.
Les principales toxicités sont survenues dans les systèmes gastro-intestinal, hématopoïétique et lymphoïde. La toxicité gastro-intestinale était dose-limitante chez le rat et le singe, l'intestin ayant été constamment un organe cible. Chez le rat, des diminutions minimes à modérées des composantes érythrocytaires ont été accompagnées de modifications de la moelle osseuse. Des changements similaires ont été observés chez le singe avec une incidence moindre. Une toxicité lymphoïde s'est traduite chez le rat par une déplétion lymphoïde des ganglions lymphatiques, de la rate et du thymus, et par une diminution du poids des organes lymphoïdes. Ces modifications des systèmes gastro- intestinal, hématopoïétique et lymphoïde ont été réversibles après l'arrêt du traitement.
Des modifications rénales ont été observées chez les singes traités pendant une période allant jusqu'à 9 mois, et se sont limitées à une augmentation de la minéralisation rénale. Des hémorragies cutanées ont été observées dans une étude de toxicité aiguë à dose orale unique chez le singe, mais n'ont pas été observées dans des études de doses répétées chez le singe comme chez le rat. Chez le rat, le dasatinib a inhibé l'agrégation plaquettaire in vitro et a prolongé le temps de saignement in vivo, mais n'a pas provoqué d'hémorragie spontanée.
L'activité in vitro du dasatinib sur hERG et sur les fibres de Purkinje suggèrent un potentiel prolongement de la repolarisation ventriculaire cardiaque (intervalle QT). Cependant, dans une étude de dose unique in vivo sur des singes conscients soumis à des mesures télémétriques, il n'a pas été constaté de changement de l'intervalle QT ou de l'aspect des ondes de l'ECG.
Dasatinib n'a pas montré de pouvoir mutagène dans les tests in vitro sur les cellules bactériennes (test d'Ames), ni de pouvoir génotoxique dans le test du micronoyau effectué in vivo chez le rat. Dasatinib a montré un pouvoir clastogène in vitro sur des cellules d'Ovaire de Hamster Chinois (OHC) en division.
Dans une étude conventionnelle évaluant la fertilité et le développement embryonnaire précoce chez le rat, dasatinib n'a pas affecté la fertilité des males ou des femelles, mais a induit une létalité embryonnaire à des niveaux de doses avoisinant l'exposition humaine en clinique. Dans les études de développement embryo-fœtal, dasatinib a également induit chez le rat une létalité embryonnaire associée à une diminution de la taille des portées, ainsi qu'une altération du squelette fœtal chez le rat et le lapin. Ces effets sont survenus à des doses qui n'induisaient pas de toxicité maternelle indiquant que dasatinib est un toxique sélectif de la reproduction depuis l'implantation jusqu'à l'achèvement de l'organogenèse.
Chez la souris, l'immunosuppression induite par dasatinib était liée à la dose, et a pu être efficacement contrôlée par une réduction de dose et/ou des changements du schéma thérapeutique. Dasatinib a montré in vitro un potentiel phototoxique dans un test de relargage du rouge neutre dans des fibroblastes de souris. Dasatinib est considéré comme non-phototoxique in vivo après une administration unique orale à des souris glabres femelles, à des expositions allant jusqu'à 3 fois l'exposition chez l'homme après une administration de la dose thérapeutique recommandée (basée sur l'ASC).
Dans une étude de cancérogénicité menée sur 2 ans, des doses de dasatinib à 0,3, 1, et 3 mg/kg/jour ont été administrées à des rats par voie orale. L'exposition à la plus forte dose a entraîné un niveau plasmatique (ASC) généralement équivalent à l'exposition chez l'homme aux doses initiales recommandées allant de 100 mg à 140 mg par jour. Une augmentation statistiquement significative de la fréquence groupée des carcinomes épidermoïdes, des papillomes de l'utérus et du col de l'utérus chez les femelles traitées par de fortes doses, et des adénomes de la prostate chez les males traités avec de faibles doses a été observée. La pertinence de ces données chez l'homme n'est pas connue.
Les comprimés pelliculés sont constitués d'un comprimé noyau entouré d'un film pelliculé visant à éviter que les professionnels de santé soit exposés à la substance active. Il est recommandé d'utiliser de gants en latex ou nitrile lors de la manipulation de comprimés écrasés ou brisés de manière accidentelle qui doivent être éliminés afin de minimiser les risques d'exposition cutanée.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
Liste I.
Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le
traitement.
Prescription initiale hospitalière semestrielle.
Prescription initiale réservée à certains spécialistes.
Renouvellement de la prescription réservé aux spécialistes en CANCEROLOGIE.
Renouvellement de la prescription réservé aux spécialistes en
HEMATOLOGIE.
Renouvellement de la prescription réservé aux spécialistes en
ONCOLOGIE MEDICALE.
Comprimé pelliculé (comprimé).
Comprimé pelliculé blanc à blanc cassé, biconvexe, ovale, avec impression de "BMS" sur l'une des faces et de "528" sur l'autre face.
Plaquettes thermoformées Alu/Alu (plaquettes thermoformées unidoses)
Boîte contenant 60 x 1 comprimés pelliculés dans des plaquettes thermoformées pour délivrance à l'unité.
Chaque comprimé pelliculé contient 50 mg de dasatinib (monohydraté).
Excipient à effet notoire
Chaque comprimé pelliculé contient 67,5 mg de lactose monohydraté.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique Liste des excipients.
Noyau du comprimé
Lactose monohydraté
Cellulose microcristalline
Croscarmellose sodique
Hydroxypropylcellulose
Stéarate de magnésium
Pelliculage
Hypromellose
Dioxyde de titane (E171)
Macrogol 400